100km de Millau (30sep / 100km)


Récap' du Blond / Mr Crapaud / Stef', cent-bornard à pied..

 

La magie de Millau.

 

"Millau c'est magique, tu verras", c'est ce que j'ai dit à Mlle Tortue en lui annonçant à J-30 mon inscription à cette course, qui, en fait, est bien plus qu'une course. Les '100km de Millau' c'est une épreuve mythique, une des plus vieilles dans le monde de l'ultra-fond (46ème édition!), la 'Mecque du 100km', une course toujours organisée par la Mairie et des bénévoles, où il n'y a pas de podiums, pas de primes ou de récompenses, où le 1er (qui met moins de 8h) comme le dernier (qui peut le boucler en moins de 24h) reçoivent simplement un diplôme, avec le temps d'arrivée.. et énormément de fierté et de bonheur.

 

'Millau' c'est du bitume, du bitume, du bitume, ce n'est pas du trail, ce ne sont pas des passages par des cols ou des crêtes, il n'y a pas de vues imprenables sur les vallées ou montagnes environnantes, il n'y a pas de descentes funs à dévaler, de petits cours d'eau à sauter, de bouquetins ou de marmottes à admirer, et pourtant, pourtant, c'est là seule course que j'ai faite autant de fois (:cinq.. avant cette édition..), la seule qui rassemble chaque année plus de 1500 inconditionnels de 7 à 77ans (:en vérité de 21 à.. 85ans!) venus pour ressentir, à nouveau, cette ambiance et athmosphère incomparable, la seule aussi pour laquelle je suis en train de vous pondre un tel 'roman'.. [désolé, c'est long.. mais ça vous met dans l'ambiance, va falloit être courageux pour aller au bout..]. Bref, c'est une course à part en France, et pour moi-même.

 

D'ailleurs, c'est pour ça que je voulais la refaire: pour montrer et partager ça avec Mlle Tortue/Fred'. (à noter que je ne l'avais jamais faite encore avec un suiveur / l'assistance, donc ça allait être nouveau pour moi ça aussi). Je lui avais décrit et raconté l'aventure, mais il fallait le vivre pour vraiment ressentir ce qu'on appelait donc la 'magie de Millau'. L'assistance vélo étant autorisée (et même conseillée), c'était également une occasion en or de partager vraiment de bout en bout une course, ensemble, du départ (du km7 en fait, endroit où l'on 'récupère' nos suiveurs) jusqu'à l'arrivée (km100). Bon, ok, je vous avoue qu'elle était sceptique et même bien plus que cela [voir son compte-rendu à elle] au moment de mon annonce surprise de mon/notre participation à cette aventure..

 

A J-30, il n'y avait guère de temps pour se préparer à ces 100 bornes bitumées, pour ma part ça se résumait en fait simplement par: du repos, du repos et du repos. Sympa comme prépa' ça non? Bah oui, mes 6 derniers mois avaient été ultra/déraisonnablement chargés, avec notamment deux ultra-trails de 125km et 100km, les 24h de Peynier (course, qui, elle aussi à ce 'petit plus' difficilement descriptible) ou encore les 55kms du Champsaur. Oui, ce n'était pas bien raisonnable de s'inscrire encore sur 'Millau', mais bon, là ce n'est pas une affaire de raison, mais de passion.

 

Enfin bref, passons un peu [oui, je vois que vous songez à l'abandon.. allez, ravitaillez-vous, et ça repart..], accélérons jusqu'au jour J. Samedi 30 septembre. La nuit avait été bonne (le départ étant à 10h et non pas à 5 ou 6h du mat', ça permet de bien dormir et manger avant) et l'excitation [mot à remplacer par 'stress' pour Fred'..] était palpable.. Je me suis mis en mode coureur (avec notre super maillot floqué pour l'occase') et Fred' en mode cycliste (avec maillot aussi.. mais également gros vélo chargé pour l'aventure..). On s'est quittés à 9h15, elle se dirigeant vers le 7ème km (zone des suiveurs), moi vers la 'fausse' ligne de départ. 'Fausse' parce que la course est précédée d'un défilé, en cortège, avec une fanfarre devant, et tous les coureurs derrières, parfaitement mélangés évidemment, ici pas de 'sas élites' ou quoi que ce soit.. Nous traversons le village, en musique, sourires aux lèvres, étoiles plein les yeux, acclamés par les villageois aux fenêtres, prêts pour un long voyage. Et à 10h, par le coup de pistolet de la Ministre des Sports Laura Flessel, le départ est enfin donné. Sous un ciel ménaçant.. mais qui n'enlève chez aucun des 2000 participants (1500 pour le 100km, 500 pour le Marathon) la bonne humeur et l'excitation de s'attaquer à ce mythe.

 

Alors que certains partent à 15 à l'heure avec des objectifs élevés (moins de 10h.. 9h.. 8h même..!), d'autres se mettent directement en 'mode marche' pour entamer un périple à 5km/h qui durera jusqu'au bout de la nuit, mais qui les mènera, lentement mais surement, vers l'objectif: finir ces 100  bornes. Pour ma part, finir est le seul objectif également, une telle distance (surtout sans préparation spécifique) exige de l'humilité et une parfaite gestion de ses forces. Bon, je savais que je l'avais fini une année en 12h52.. mais aussi qu'une autre fois ça avait duré plus de 19 interminables heures.. Donc, très dur à prévoir quoi que ce soit. Même au top de sa forme ou bien préparé, il y a toujours un 'facteur X': la digestion qui s'enraye, une douleur qui se réveille, un genou qui coince, des ampoules qui se manifestent.. En fait, on n'a guère de certitudes, si ce n'est celle qu'on va.. en chier.. Oui, on va souffrir, on va avoir mal, on va devoir serrer les dents, on va avoir des moments de terribles doutes.. mais aussi d'euphorie, de plaisir, de soulagement (..en passant la ligne d'arrivée..).

 

Bref, je pars sur un rythme théoriquement adapté à finir en 13heures, ce que je constate a posteriori en fait, en retrouvant régulièrement le sympathique meneur d'allure des 13h dans mes parages. Le risque est évidemment de partir trop vite, grisé par l'évènement (les néo-marathoniens savent de quoi je parle..). Je tache de ne pas dépasser les 10km/h et même de me contenir à du 9, allure pas naturelle du tout, qui demande une discipline et beaucoup de retenue. Du coup, les premiers kms ne sont 'peinards', tout va bien, la vie est belle, ça blague entre co-aventuriers, le moral est au beau fixe et le ciel... euh.. zut, non, le ciel, lui, est gris foncé.. et commence même à lâcher les premières gouttes..

 

Mais bon, ça ne va pas nous arrêter pour autant, surtout qu'au 7ème km, je retrouve Mlle Tortue et son vélo, sourire un peu moins crispé aux lèvres. Elle semble être moins stressée, et va enfin découvrir pleinement 'Millau' et tout ce que je lui racontais: ça y'est c'est le début de notre folle et lo(ooo)nge journée/aventure.

 

Nous papotons, blaguons, prenons des photos [bah oui, on pense au récap' à venir..], elle en vélo, moi en baskets. Ca fait passer le temps (chaque km ne défilant qu'à 7-8 minutes), mais ne nous empêche pas de constater qu'il pleut là.. qu'il pleut vraiment.. et de plus en plus fort.. Le froid, lui, ne me gêne pas, par contre il est terrible pour Fred', l'allure étant vraiment 'faible' quand on est en mode cycliste.. On a passé les 20km et traversons le Tarn (au Rozier, 21km dans la poche) pour revenir sur Millau, via une autre départementale, bien plus vallonnée celle-là. On se prend une énorme averse, et j'enfile donc, en galérant, un coupe-vent/pluie (je découvre les autres avantages d'avoir un suiveur..), même si le mal est déjà fait: j'suis trempé. Fred' aussi, ce qui sera encore plus handicapant, sachant qu'elle ne se réchauffera pas, alors que pour ma part, les faux-plats montants entre le 22ème et 30ème km commencent déjà à doucement (ré)chauffer 'la machine'. Au fait, nous passons là le premier timing intermédiaire, situé au 25ème km: 2h47mn, environ du 9km/h, nickel. C'est à partir de ces bornes-là, que ça commence à être moins parfait niveau sensations: de petites douleurs commencent à émerger, pas violentes encore mais sournoises, de petits bobos qui risquent de devenir de grosses douleurs au fur et à mesure des bornes. Evidemment le bitume, l'interminable bitume, n'arrange rien et est même à l'origine de beaucoup de ces bobos, aux articulations notamment. Ca commence par le genou gauche, et ça me rappelle que tout ça ne sera pas une promenade de santé, ça me rappelle (la mémoire étant sélective) que 'Millau' c'est beaucoup de joie.. mais surtout après avoir passé la ligne, avant celle-ci c'est serrage de dents et lutte contre la douleur et l'envie de se (re)poser, de ne plus avoir à relancer la foulée..

 

C'est donc à 1/3 environ du parcours (la partie la plus simple) que j'ai commencé à me dire et me rendre-compte que ça allait être dur, très dur, et qu'on allait (elle et moi) passer par de longs moments (des heures..) difficiles, pénibles, où l'abnégation devrait être très forte pour supporter et dépasser tout ça. Fred' voyait que je n'étais pas au top et me proposait déjà de me masser ou de me faire masser (aux postes de ravitaillement), mais je savais que c'était trop tôt, qu'il fallait déjà finir le marathon (retour Millau), puis on verrait/aviserait. L' 'enfer' des 100bornes ne débutant véritablement qu'en ressortant de la ville de Millau pour partir direction l'inconnu, avec tout au loin, le village de StAffrique, situé à 71km, en point de mire.. Bref, au 35ème km c'est donc un peu moins la joie, et je commence à réfléchir en terme de 'ravitaillements': le prochain est à tant, puis on verra pour celui d'après, etc. Bon, niveau cardio/énergie il n'y a pas de soucis par contre (vive mes ultras précédents): je continue  à tenir sans difficultés mon allure de presque-9km/h jusqu'au Parc de la Victoire, qui marquera la fin de la 1ère boucle, la fin du marathon (et donc la ligne d'arrivée pour les marathoniens, les chanceux..). Passage au 42km: 4h48mn, du 8,75km/h donc, tout va bien (je n'avais jamais fait la 1ère partie si vite).. si ce n'était donc -petit détail non négligeable..- pour ce qui est des douleurs aux jambes, de plus en plus vivaces..

 

Pourtant je ne m'attarde pas plus que ça au ravitaillement dans la salle des fêtes de Millau. Je m'alimente, je m'étire, mais poursuis assez rapidement ma route (d'ailleurs, j'ai à peine laissé le temps à Fred' de faire un pissou et de manger un bout), histoire de rester chaud et de poursuivre la route qui était encore longue.. Désormais une boucle de 58km nous attendait, un aller jusqu'à StAffrique (71km) puis un retour, via la même route. C'est simple.. et extrêmement compliqué. En chemin, pour pimenter tout ça (bah oui, ce serait trop facile sinon..), il y a deux grosses montées (qu'on aborde donc deux fois.. [voir profil]): celle sous le grandiose viaduc de Millau (50km) et la redoutable côte de Tiergues (entre le 60ème et le 65ème km.. à refaire au retour bien sûr..). Bref, on n'était pas sortis de l'auberge.

 

Durant le plat qui nous menait jusqu'à la 1ère montée, Fred' prit le temps de publier notre temps de passage au marathon, avant de revenir en quelques coups de pédales, sur son crapaud de moins en moins beau à voir.. La douleur aux articulations étaient un peu passées.. ou plutôt supplantées par d'autres bobos, aux muscles cette fois-ci, cuisses et fesses notamment. Mais ça c'était normal, tout le monde y avait droit, on ne fait pas 45km sur bitume sans petites douleurs. On voyait le viaduc devant nous, on allait passer en-dessous, mais fallait monter sur 3kms avant quand même. C'est là où je me suis mis pour la 1ère fois à marcher, ce qui était prévu et nullement une mauvaise nouvelle: monter en 'courant' à 8km/h au max fatiguait bien plus que tenir du 6km/h en marchant dynamiquement, en plus ça soulageait les gambettes. Je voyais quand même quelques co-aventuriers le faire, mais alors fallait être très costaud et viser une perf'.. ou être inconscient, au risque d'exploser plus tard.. (à la vue des classements le lendemain, j'eus la confirmation que beaucoup de départs (ou de montées ensuite) avaient été bien trop rapides, et que la gestion, le plus longtemps possible, était un impératif incontournable). Evidemment en montant je ne pensais pas encore à un éventuel temps d'arrivée (..à ce moment-là en avoir un, au final, était déjà un rêve..), mais je constatais quand même que le meneur d'allure des 13h me dépassait et s'éloignait.. Pas grave, de toute façon mes douleurs aux jambes allaient avoir raison de moi bientôt, au bout d'un moment courir ne serait plus une option, une pénible marche m'amènerait jusqu'à l'arrivée..

 

C'est du moins ce que je pensais, mais, arrivé en haut, au 50ème km (yes, on a fait la moitié!), je me suis surpris à bien relancer en descente, arrivant plutôt aisément à m'approcher des 10km/h. En fait les douleurs me faisaient oublier que la condition physique, elle, était bonne. Ahala, moments de doutes et moments d'euphorie qui se succèdent, ça c'est 'Millau' aussi. Bon, ok, ça n'empêche pas que mon pied gauche là, il me fait mal. Le haut du pied, j'sais pas c'que c'est. Il semble gonflé, en tout cas il est douloureux. Et y'a le gros orteil de ce même pied aussi, lui il fait encore plus mal. Mais bon, on avance, on avale les bornes, gardons cette allure, jusqu'au ravito' au moins. A noter d'ailleurs que les descentes sont incomparablement plus agréables pour les cyclistes (dont Mlle Tortue) que les montées, où, vu le dénivelé et le poid des vélo, pédaler est juste très compliqué. Du coup, Fred' les monte en poussant le vélo à ses côtés, à la poursuite d'un vilain blond qui tente de cravacher pour garder une petite allure.. Enorme bravo et merci bien sûr à elle, j'y reviendrai.

 

Au fait, je n'ai pas précisé qu'il continuait à pleuvoir, encore et toujours.. Au ravito', à l'intérieur, l'envie est forte de se poser un peu, de se faire masser, de changer de maillots même (on en avait un de rechange), mais encore une fois je préfère repousser le moment et minimiser l'arrêt pour reprendre la marche en avant, parce qu'il reste du pain sur la planche.. et, peut-être aussi secrêtement, parce que j'espère quand même garder ces bons temps de passage, pourquoi pas jusqu'au bout, ou au moins jusqu'à StAfrique, où là-bas alors je pourrai enfin vraiment prendre le temps de me reposer..

 

Mais là nous sommes à 55km, il pleut toujours, et les douleurs au pied gauche (dessus de pied et orteil) sont de plus en plus fortes. Pourtant, on ne peut pas s'arrêter de trottiner (et de pédaler), parce que ce n'est 'que' un faux-plat montant, pas une côte, faut progresser, au moins jusqu'au ravito, au 60ème km. C'est bon, nous y sommes. Ravitaillement classique pour ma part: eau, un peu de StYorre, pâte de fruit, pain au pâté, bout de banane. Et étirements, même si le problème majeur n'est pas là, c'est l'orteil qui concentre toutes mes préoccupations..  Là j'entends la clameur des villageois / supporters s'élever: c'est le passage du 1er, de l'autre côté de la route, lui retournant sur Millau... nous nous en éloignant.. Ca aussi c'est la 'magie de Millau': sur la 2ème boucle, alors que les groupe de coureurs sont éparses et qu'avec la distance ça s'est étiré, on croise, de l'autre côté de la route les autres, les premiers, qui filent, à toute allure (13km/h), direction l'arrivée. Et c'est donc à partir de ce moment que ça s'est produit, avec le passage, en solo (avec son suiveur bien sûr quand même), de Jérôme Bellanca, triple champion de France du 100km. Incroyable de le voir passer. Quelle allure! Mais, comme tout le monde, il souffre, il lutte et rêve de passer cette satanée ligne d'arrivée. On est tous dans la même aventure/galère, chacun à son niveau. Environ 5 minutes plus tard, on croisera le 2nd, puis le 3ème, et ainsi de suite. Evidemment nous les encourageons, et eux en font souvent de même, via un signe de la main, de la tête ou juste des yeux, malgré l'intense effort dans lequel ils se trouvent. C'est fort.  

 

Bon, poursuivons [allez, courage..]. Là je sais que c'est le plus dur qui nous attend: la côte de Tiergues où ça monte sévèrement, sur 4km. Pour moi en fait, ça va: je peux marcher, c'est du répit finalement. Pour Fred', c'est terrible, il lui faut pousser le lourd vélo, malgré les douleurs aux genoux, en voyant son blondinet petit à petit s'éloigner.. De l'autre côté de la route, parmi tous les costauds qu'on croise et qu'on félicite/encourage, il y a Emmanuel (Izquierdo), l'impressionnant vainqueur des 24h de Peynier! Nous l'avions croisé la veille au moment de retirer les dossards. Comme à Peynier, ils sont une belle petite équipe d'utra-runners à (re)faire l'aventure, dont Emmanuel donc, qui, je le découvrirai le lendemain, finira tout simplement 49ème, en.. 9h16! Chapeau. Mêmes compliments pour son collègue Patrick (Kerzerho), 2nd homme à Peynier, que je croiserai un peu plus tard, sourire aux lèvres, et qui finira en 10h45! 

 

Allez, c'est fait, on est en haut, où un ravito' bien mérité nous attend. On ne change pas une formule qui marche.. ou du moins qui nous fait tenir cette marche en avant: rapide et efficace le ravito' pour se remettre en mouvement, direction StAffrique. Là c'est une longue descente, donc je n'ai pas d'excuses, faut courir. Faut que je serre les dents, faut que je prenne sur moi, faut être courageux et faut continuer à essayer de garder une bonne posture et allure, malgré les douleurs aux pieds, et, cette fois-ci, une fatique, qui commence, irrémédiablement à s'installer. Les encouragements des coureurs qu'on croise, plus nombreux, font du bien, ceux de Mlle Tortue, encore plus. Elle sait que je ne suis pas bien, elle peut ressentir un peu l'état dans lequel je suis sachant qu'elle aussi doit un peu y être, avec le gros défi que je lui ai demandé de relever en l'invitant à m'accompagner. Elle fait preuve de courage. Et moi je veux redoubler d'abnégation et d'effort pour 'abréger' au maximum ce périple, pour moi-même mais pour elle aussi, sachant que c'est moi qui l'ai embarquée dans cette galère.. (oui, à ce moment de la course, on n'est pas trop dans le fun, le plaisir ou la rigolade.. mais, paradoxalement, c'est ça qui est beau..). Nous croisons aussi Joël (alias 'Jojo Natchou'), cette fois-ci dans le même sens de marche/course que nous, on s'encourage, il finira en 13h21, bravo.

 

Yes, ça y'est on est à StAffrique [oui, soulagement pour vous aussi.. vivement qu'on en termine.. C'est long un 100 bornes, non..?]. C'est le point le plus loin de Millau, mais c'est le point on va entamer la route de retour, en sens inverse, en étant donc enfin de l'autre côté de la route, là où on voyait et enviait ceux qui nous précédaient..  Temps de passage officiel à 71km: 8h29. Je suis encore dans une allure record. Mais je ne vois pas comment je vais poursuivre à courir/trottiner lors du trajet retour.. Enfin bon, on verra ça après..

 

StAffrique c'est un gros ravitaillement, y'a une grande base de vie, au chaud, avec kinés, lits, soupe chaude et tutti quanti. C'est un peu une oasis après une traversée de désert.. et avant une prochaine.. Là je prends donc (un peu) le temps. On y a fait déposer un sac d'affaires de rechange, c'est le moment de virer les habits mouillées, chaussettes comprises (il s'était arrêté de pleuvoir d'ailleurs). Et c'est en les retirant que je constate la source de douleur: une énorme ampoule sous mon ongle. La pluie y est pour quelque chose.. le fait que je n'ai plus utilisé depuis longtemps (à part pour 10 petits kms..) cette paire de chaussures pour bitume surement aussi.. Et, encore plus bête, un coupage d'ongle trop court, à également son influence dans cette vilaine blessure. Mais bon, ça fait bien longtemps qu'on n'est plus dans le rationnel ou le censé, je mets des chaussettes propres, remets mes chaussures, renfile mon haut floqué pour l'occasion (même mouillé.. j'ai juste mis un manches-longues en-dessous), et m'apprête à ressortir, affronter les 29 bornes qui restent.. Je n'ai même pas laissé le temps à Fred' de finir de se changer (elle a mis toutes les couches possibles pour se réchauffer), je suis allé récupérer la frontale dans le sac du vélo et me suis engagé sur le chemin du retour.  On s'est dit qu'on allait se retrouver après la côte, quand elle serait à vive allure en descente, alors que moi je relancerai péniblement à 8km/h après la côte faite en marchant..

 

Cette côte d'ailleurs s'est relativement bien passée, j'ai marché dynamiquement avec un sympathique 'V2' à mes côtés. C'était à notre tour de croiser de l'autre côté de la route, ceux qui descendaient sur StAffrique. Le ballet des encouragements et des signes de mains, se poursuivait, toujours dans une belle ambiance et solidarité. C'était eux qui désormais recherchaient dans nos yeux du réconfort et du courage, et à qui on disait de ne rien lâcher et de tenir jusqu'à la base de vie de StAffrique.. Je passais les 75km (yes, plus que 25..), puis les 80 (plus que 20..). Ca y'est les frontales étaient de sortie et allumées. On voyait jusqu'à loin, très loin, de petites lumières jaunes, zigzaguer direction Millau, mais aussi aller à notre rencontre: les frontales des coureurs/marcheurs/courageux qui, à leur rythme, avançaient dans la nuit.. Fred' m'a, comme prévu, rattrapé, et avait le moral et égayait le mien. Mais celui-ci avait déjà repris du bon poil de la bête: je savais qu'il fallait 'simplement' continuer à serrer les dents, 'oublier' la 'petite' ampoule, faire avec la fatigue, et alors ça le ferait, on arriverait au bout.. dans un temps pas dégueux en plus..

 

Le ravito' du 82ème km est top, avec de la musique à fond ('Partenaire particulier.."), des spots de lumières, et, comme pour les autres, des bénévoles adorables. Mais, allez, on ne s'y attarde pas, je me poserai au prochain, 5km plus loin.. C'est ce qu'on fait, on continue à s'alimenter (très important, ce n'est jamais 'gagné') et, sans non plus crier victoire, on sait que là c'est bon, là on tient le bon bout, là ça va le faire. Il reste 13bornes, environ 300m de dénivelé positif.. Ca ne vous rappelle rien..? Une certaine course de MonTrésor, non? Bref, c'est faisable, pas insurmontable.. même si cette fois-ci on a déjà 87km dans les jambes et un corps qu'on pousse depuis plus de 11 heures.. En parlant du chrono justement, je sais au fond de moi qu'il ne doit pas être mauvais, mais je ne le regarde pas. Quand je jette un oeil à ma montre, je fais bien attention de ne regarder que la distance (et éventuellement la vitesse), surtout pas la case 'Durée'. Je ne veux pas savoir où j'en suis niveau temps, sinon ça pourrait influencer (dans un sens comme dans l'autre) mon allure, faut continuer à faire de son mieux sans s'enflammer. Les 5 fois précédentes je n'avais pas de meneur et pas de montre, c'est au feeling qu'on écoute le mieux son corps..  Bon, certes, celui-ci me disait déjà depuis 40 bornes au moins qu'il fallait s'arrêter, mais ça fait longtemps que c'était la tête qui avait pris le commandement. Ca aussi c'est intéressant sur un ultra: le pouvoir du mental, la volonté qui l'emporte sur tout le reste. Allez, go go go, poursuivont [..et tentez de poursuivre la lecture.. on arrive au bout..]. Je rattrape et dépasse pas mal de monde, mais évidemment le classement on s'en fout. On sera tous finishers. Certains sont partis vite et en payent peut-être un peu le prix là, d'autres en ont gardé sous le pied. Certains vont boucler leur premier 100bornes, d'autres leur 20ème à l'âge 70ans.. Chacun à sa raison de faire ça et d'être là, dans la nuit, les dents serrées.

 

Le panneau 90km, yes! Et re-voici le viaduc, le magistral viaduc, illuminé dans le sombre ciel. Magie de Millau là encore, Fred' découvre ça les yeux cernés mais grand ouverts. On y croise les derniers marcheurs, qui ont encore une énorme route et une très longue nuit qui les attend. Courage les gars. Nous on doit passer sous le viaduc, là encore au prix d'une montée, la dernière montée. C'est la dernière fois que Fred' aura à pousser son vélo, et la dernière fois que je marcherai, 'à bloc', utilisant les bras pour me 'tirer'. Ca va le faire, on s'approche, on s'approche. On bascule, ça descend, je relance, je fais fi de ma douleur et de la fatigue. Là je suis en mode 'machine', j'oublie la gestion. Enfin, pas tout à fait, je demande de l'eau à Mlle Tortue, et même une dernière barre céréale, même pour une petite bouchée. Mais je ne pense plus qu'à la ligne d'arrivée, plus qu'aux quelques petits (/immenses) kilomètres qui m'en séparent. "Allez petit crapaud, ça va le faire, plus que 5 kilomètres", Fred' continue à m'encourager. Et je lui rends la pareille, ça fait 12heures qu'elle est sur ce fichu vélo.. Je lui annonce: "On reste ensemble, on ne s'arrête pas au dernier ravito, allez, jusqu'au bout". Une coureuse est au téléphone et annonce (à sa famille?) qu'elle arrivera dans 45 minutes environ, donc un peu avant 23h. Dans ma tête, le calcul est vite fait: ça veut dire qu'il est 22h environ, qu'on en est à 12heures de course. Donc je peux le faire en moins de 13h (j'ai dû passer le meneur d'allure dans la nuit à un ravito'), et peut-être en moins de 12h52, mon meilleur temps..? Là la machine est définitivement en marche: je relance, je dépasse les 10km/h (ce qui me semble énorme), je ne m'arrête plus. Fred' a peur que je m'enflamme et explose dans quelques centaines de mètres. Mais je sais que dans un tel état je peux le faire, je peux supporter la douleur que me renvoie mon pied à chaque grande foulée et je peux tenir pour ce qui est de la fatigue. "On va battre le record" je lui crie, plus rien ne peut nous arrêter. Je continue à reprendre des coureurs, parfois zombies, qui eux aussi se dirigent, tant bien que mal, vers la délivrance. Le panneau 'Millau' est là, on entre dans la ville, illuminé par les enseignes, et bientôt par les premiers restos et cafés du centre-ville. 98km... Il y a quelques courageux supporters, des badauds aussi dans la rue. Certains nous encouragent et nous félicitent, d'autres ne comprennent pas ces fadas qui, toute la soirée et nuit, passent par là, frontale à la tête, étoiles voire larmes dans les yeux.

 

..99km.. ce panneaux on l'a pris en photo le matin même, je lui disais à Fred' que quand on le reverrait ce soir on ne serait pas malheureux.. Et on n'est pas malheureux en effet, même heureux, intensément heureux.. "Bravo", "Super", "Chapeau", les gens nous saluent. Ca fait chaud au coeur. Le dernier kilomètre est une longue ligne droite, toujours en montée, qu'importe, on ne court plus, on vole.. Je l'avais déjà fait 5 fois ce tout dernier kilomètre, mais je ne m'en lasserai jamais. Qu'est-ce qu'il est beau. Chacun à notre niveau on a relevé des défis, et je pense que chaque coureur, quand il est en passe d'atteindre et d'en découdre avec une longue distance, qu'elle soit de 10, 42 ou 100 bornes, un énorme plaisir-soulagement-délivrance est ressenti sur ces derniers hectomètres. Ceux de Millau sont grandioses. On est aux anges avec Fred'. Elle prend un peu d'avance avec son vélo pour anticiper mon arrivée dans la salle des fêtes. Je tourne à droite dans le Parc de la Victoire -qui porte tellement bien son nom-, les gens sont nombreux malgré l'heure tardive. Ils applaudissent, je les remercie en courant, un sourire béat aux lèvres. Je monte la rampe qui mène à la salle des fêtes, y rentre, et passe du coup de l'obscurité de la nuit à la lumière de la salle, du froid au chaud, du 99,9km au.. 100km! Le flash de la photo officielle immortalise le moment, je passe la ligne d'arrivée, c'est fait, fini. La joie est intense. Comme pour le 1er, arrivé 5heures30 plus tôt et pour le dernier qui n'arrivera que le lendemain matin, on me remet mon diplôme. Ca vaut plus que tous les trophées ou toutes les bouteilles de vin de la terre. Pareil pour le premier échange de regards avec Mlle Tortue, qui vient me retrouver après l'estrade d'arrivée: on l'a fait! C'est bon, c'est fini. C'est gagné. "Libérééé, délivréééé...". On a chacun fait 100 bornes, elle sur -et à côté- de son vélo chargé, moi à pattes. On a relevé le défi, c'était mon 6ème Millau, elle son 1er. Elle est donc désormais une 'cent-bornarde'. Félicitations petite tortue. Bon, ok, elle y a laissé ses deux genoux et ses deux poignets, et ce n'était pas raisonnable du tout au vu de sa blessure, mais elle a tenu à le faire, le faire entièrement et être à mes côtés durant toute cette longue journée/aventure, un énorme merciiii à elle.

 

Bon, j'ai quand même tout fait sur la fin pour minimiser la durée de 'son calvaire'.. D'ailleurs, je l'ai franchi au bout de combien de temps cette ligne d'arrivée? Un regard sur le chrono et puis sur le diplôme: 12h38mn22s. Yessss, record personnel! Evidemment l'essentiel n'était pas du tout là, mais c'est une belle cerise sur un gros gâteau. Finir cette superbe course est un grand plaisir, avoir pu la partager encore plus. Ces 100bornes s'apprécient totalement, 'sans borne'. Par contre, l'arrivée est une véritable délivrance, une libération après des heures d'effort et de combat avec soi-même. Juste après on se répète la même chose qu'on se dit durant toute la partie douloureuse de l'aventure: 'plus jamais'! Vraiment, plus jamais. ..bon, je me suis dis ça à chaque fois.. cinq fois et désormais six fois donc.. Après (..pas encore aujourd'hui, sachant que je boite toujours..), on commence à oublier cette résolution, et les souvenirs de ce weekend, nombreux et magnifiques, prennent le dessus.. On se dit que, décidément, les 100km de Millau, et bien c'est magique..

 

Allez, maintenant je peux vous dire/écrire bravo d'avoir fini ce très très long récit. Bravo et merci 'ultra-lecteur', tu as été bien courageux. J'en profite pour passer un gros MERCI pour tous les messages reçus avant, pendant et après cette aventure. 100 fois merci.

 

LeB100nd

 

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...et place désormais au point de vue (peut-être tout à fait différent..) de Mlle Tortue...

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Récap' de Mlle Tortue / Fred', cent-bornarde en vélo..

 

 

100 bornes !!!

 

Par où commencer ? Par le début peut-être…

Tout commence quand un soir Mr Crapaud, alias Stef', m’annonce, «son »(ou plutôt « notre ») inscription aux 100km de Millau. Bien évidement je ris car Monsieur vient de finir l’UT4M avec quelques douleurs aux jambes, et pour ma part, comme vous le savez, cela fait plus d’1an que je ne pratique plus de sport pour cause de blessure, et ces fameuses 100 bornes sont pour dans moins d’un mois, tout me laisse à penser à une blagounette. Mais, je vous le donne en mille, ce n’était pas une blague, après constat par mail de la validation de « notre » inscription, me voila entrain de rire jaune maintenant…  Ok, j’accuse le coup et me penche sur cet évènement. Stef' me fait part de ses différentes expériences concernant cette course et me fait l’éloge de l’ambiance particulière de cette dernière et de son caractère spécial. C’est clair que ça donne envie de vivre ça, mais ma tête me dit que ca va être compliqué.

Bon, une fois le choc de l’annonce passé, me voilà en mode découverte et préparation mentale (faute de celle physique vu mon état). Je regarde le profil de cette fameuse course: ok ce n’est pas plat, de jolies montée nous attendent; je m’inscris même au forum des '100km de Millau' pour obtenir des conseils (merci aussi à vous les TAC’s pour les vôtres)… Bon, apparemment je ne vais pas avoir mal qu’aux jambes… Mission première: un bon cuissard ;-)

 

Allez, j’abrège, et donc au final me voila équipée d’un VTC (avec panier pour l’assistance de mon tortionnaire.. euh, pardon, crapaud), du fameux cuissard (porté sans culotte, comme conseillé, ce qui m’a demandé une préparation psychologique.. ;-)), d’une crème anti-frottement (ma dignité a été mise à rude épreuve lol, mais merci Vince' ;-)), d’une bombe anti-crevaison, etc…  Me voilà PRETE (logistiquement..)!

 

Vendredi 29 Septembre, nous voilà partis en direction de Millau, nous allons au Parc de la Victoire chercher 'nos' dossards et nous y croisons des coureurs des '24h de Peynier', mais aussi pour ma part, une connaissance de Lambesc, ambiance plutôt détendue… Mais cette sérénité n’allait pas durer. Après avoir récupéré les dossards, je me rapproche d’un bénévole de l’organisation afin de me renseigner sur le déroulement de la course pour les accompagnateurs: heures de départ pour nous (car nous retrouvons nos coureurs qu’à 7km du départ, à Aguessac), ravitos,.. bref des questions pragmatiques… Et là… ce monsieur, très bienveillant, me regarde et me demande si je suis bien préparée, car lui a été l’accompagnateur pendant plusieurs années pour son père et m’explique à quel point ces 100 bornes sont exigeantes… A ce moment-là, je regarde Stef', puis à nouveau le monsieur, et je réponds "Non" par un timide mouvement de tête… JE SUIS EN PANIQUE..!

Me voilà donc emplie de doutes et de peur... On parle avec Stef' qui se veut rassurant, la soirée se passe, nous préparons nos affaires pour la course du lendemain (ce qui fait monter le stress mais aussi l’apaise car nous décidons ensemble que si mes genoux sont trop douloureux, je ne descends pas à StAffrique (km71), cela afin de m’éviter une montée de ouf et me faire l’économie de 22 bornes (:11km A/R).. Mais bien sûr ce ne fut pas le cas, impossible pour moi de renoncer et de ne pas les faire entièrement ces 100km ;-))

Allez hop, au dodo…

 

Aie, voilà le réveil qui sonne, on se prépare et file au départ de la course.

Première difficulté pour moi: voir mon Crapaud partir d’un coté et moi de l’autre avec un 'troupeau', non pas de Toros, mais de vélos. L’ambiance est bonne, deux accompagnateurs discutent avec moi durant les 7 km nous menant au point 'd’attente' de nos coureurs.. Et voilà, après environ 3 quart d'heure de course, j’aperçois enfin Mr Crapaud qui arrive. Je saute sur mon vélo et l’aventure de la Team 'T&C' commence.

 

On se débriefe nos départs respectifs, bref on papote, tout va bien. Puis la pluie montre le bout de son nez, la c’est moins fun, le froid vient avec (enfin pour moi, Mr Crapaud lui en courant chauffe, du coup il gère (normal pour un crapaud, non?)). Allez on enchaine les Kms,  les photos et les souvenirs.. Mais il arrive un moment où je suis glacée par le froid, je dis a Stef' de poursuivre sa course je le rattraperai car il faut que je me change.. C'est un peu sur ce mode que s’est faite la course.

 

Pour abréger -car c’est super long là-, les 100km de Millau ce fut une course à deux mais aussi solo. Chacun avait ses besoins, ses douleurs, ses moments d’euphorie ou de doutes mais on a pu partager ça tous les deux et se soutenir, se booster et prendre soin l’un de l’autre mutuellement. Il est vrai que je devais suivre le rythme de Stef' car ma 'mission' était l’assistance (même s’il aurait pu se débrouiller sans moi, mais j’espère lui avoir permis de gagner un peu de temps et lui apporter un peu de soutien moral) et qu’importe les douleurs, il fallait avancer afin de le récupérer après les montées, ou l’attendre dans les descentes ou le plat... 'Millau' c’est une course de partage, certes avec mon Crapaud, mais aussi tous les autres coureurs et accompagnateurs ou encore les bénévoles ou les villageois. Mais c’est aussi une course de gestion de l’effort, du froid (horrible comme il fait froid à vélo) ou encore de la souffrance (pieds, genoux, poignets...).

Lors du parcours, on croise les autres coureurs qui sont sur le retour vers Millau, pour les premiers, ou en direction de StAffrique pour les autres. On peut voir les postures antalgiques de chacun ou encore avoir l’honneur d’être la confidente d’histoire personnelle poignante pour ceux pour qui cette course représente bien plus qu’une simple course. Bref 'Millau' c’est une atmosphère, c’est une course humaine...

 

Allez, j’avance, il est 22h30 passés, et voilà enfin le panneau  '99km': plus qu’1km!!! J’accélère afin d’assister et d’immortaliser l’arrivée de Stef sur l’estrade dans la salle des fêtes du Parc de la Victoire. YES!!! 12heures 38minutes au final, un record personnel pour LeBlond, trop fière de lui, trop fière de moi d’avoir pu tenir 100bornes et fière de nous car finalement cette 'mauvaise' surprise (:l’inscription) fut une belle expérience (Merci de m’avoir fait confiance mon Crapaud et permis de vivre ça). Et oui, je confirme les '100km de Millau' est une course à l’ambiance particulière et magique d’autant plus quand on la partage… avec son Crapaud. On a eu la chance de vivre ça et c’est top. On a vécu une expérience super chouette avec de beaux moments dans un cadre magnifique (passer sous le viaduc de Millau éclairé de nuit ça en jette!)

 

Pour finir, je vous remercie tous pour vos gentils messages et veuillez excuser mon/notre silence radio pendant la course, mais entre la pluie et l’effort pas simple de tout gérer.. ;-)

 

Plein de bisous de Mlle Tortue

 

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Commentaires: 10
  • #1

    Didier (mercredi, 04 octobre 2017 07:50)

    Alors là, ce n'est plus un compte-rendu, c'est un roman! Un double roman même...Stef, encore une fois, tu m'impressionnes, autant d'abnégation force mon respect. Et en plus, quand je lis que tu te coupes les ongles des pieds trop court et que tu obliges Fred à faire du vélo sans-culotte (je comprends maintenant le doigt d'honneur de Fred cet été en vélo pendant son ascension du col de Cèze, ça devait être un test en config 100 kms de Millau" ;)). Fred, énorme! Même pas mal, le sourire, peut être une légère angoisse visible parfois sur les photos, le tout sur un vélo de la Poste avec les sacoches et le panier pour les pom'potes et les chaussettes sales de la Blondasse. Bravo!
    J'en connais 2 qui vont re-signer pour Millau 2018. Maintenant moi je dis ça, je ne dis rien...

  • #2

    Laetitia (mercredi, 04 octobre 2017 08:00)

    Bravo les amoureux.. j ai bien failli écraser une larmichette.. en ces temps où quand on écoute les infos, on a envie d aller se pendre.. tant de bons sentiments font vraiment du bien.. félicitations à tous les deux mais surtout à fred qui va d exploit en exploit malgré les blessures.. bises

  • #3

    Jérôme (mercredi, 04 octobre 2017 08:03)

    Écoutez que dire ... bravo félicitations
    Moi qui suis dans un bus chauffé en train de lire votre compte rendu qui m amène sur Marseille...
    votre compte rendu donne envie de le faire (j ai un coté maso aussi) et je pense que cela est la meilleure preuve d un récit authentique extraordinaire épique !

  • #4

    JP Sénior (mercredi, 04 octobre 2017 10:15)

    Bravo à Fred et Steph les deux finishers du mythique 100 bornes de Millau.
    C'est avec émotion que j'ai lu le déroulé de cette belle épreuve.
    Le superbe compte rendu me fait revivre ma participation à la 25 ème édition.
    Félicitations aux deux champions.

    JP

  • #5

    christine (mercredi, 04 octobre 2017 17:33)

    whoa! il y a les romans de Marc Levy et une nouvelle collection chez les Tacs avec les aventures de Mr Crapaud et Melle Tortue...... Chapeau. Bravo Mention spéciale

  • #6

    Thomas (mercredi, 04 octobre 2017 22:52)

    Mr Crapaud et Mlle Tortue, vous êtes le duo de choc de LES TAC! (avec le couple présidentiel, bien sûr, que Didier a oublié de saluer au passage. C'est pour dire !). Magnifique récit qui nous fait vivre (bien au chaud devant notre ordi ou smartphone) une grande aventure humaine. Et en plus partagée entre vous deux et tous les autres fadas. Chapeau !

  • #7

    Daniel (jeudi, 05 octobre 2017 04:39)

    Bravo et merci pour ces comptes rendus aussi longs que prenants
    ,j ai du faire une pause ravito entre les deux pour reprendre des forces... la premère côte en direction de ste Afrique sous la pluie m avait mis sur les rotules ...
    Énorme bravo même si je pense qu il faut être un peu fada pour faire ce genre de course.Mais vos récits nous démontrent aussi que Millau est bien une course à part. Ils semble bien en tout cas que chacun de vous y ai trouvé ce dont il avait besoin sans peut être savoir ce que c'était en partant. Tutoyer ces limites sans les dépasser mais en les repoussants car on ne pensait pas qu'on pouvait y arriver donne un sentiment de joie de délivrance ...presque de bonheur ..mais comme dit notre cher blondinet:" une fois la ligne d'arrivée passée". Bravo Stéphane pour ta gestion de course qui finalement t'a permis d établir ton record. Et un énorme bravo à Fréd qui sans préparation à tout de même un super avantage sur beaucoup d autre : l'Amour ..chacun sait qu il donne des ailes ...

    Bises à vous deux.

  • #8

    Geneviève (dimanche, 08 octobre 2017 20:38)

    Merci pour ce compte rendu exceptionnel, en lisant celui de Stéphane j'ai eu une impression assez bizarre j'ai pensé à un accouchement tu vis une expérience éprouvante et tu te dis que jamais plus tu n'enfanteras et tu oublies et tu remets ça car tu as oublié ce que tu as vécu. En course à pied c'est pareil tu rames et après tu oublies, le plaisir de courir est le plus fort. Quand à Frédéric je lui tire mon chapeau ( je te l'amenerai lundi). Quelle idée a-t-elle eu quand elle est venue pour la première fois à Charleval, elle a de la constance notre Fréd. Bravo à tous les deux vous êtes un exemple pour moi et tous les TAC'sur.
    Bises à vous deux.

  • #9

    Mlle Tortue (lundi, 09 octobre 2017 10:45)

    Merci a tous pour vos messages, c'est hyper touchant et fait perdurer la magie de cette course.
    Didier, effectivement j’étais un peu en stress et le sourire est de ce fait "un peu" en mode crispé lol et pour le doigt d'honneur c'est une expression non verbale de ma souffrance lol! Par contre après ces 100 bornes à vélo je pense que je peux postuler a la poste ;-) j'aurai une candidature top non?! ( bon il se peut qu'il y ai livraison abusive de pompote!!!)
    Laetitia, merci pour tes mots gentils, j'ai vraiment hâte de retrouver la formes!! bravo à toi pour ta super progression , t'es au top miss!
    Jérome, merci pour ton message et lance toi ça vaut le coup!!!
    JP, ton message me touche beaucoup, contente que notre "petit "récit est fait réémerger de belles sensations. Je serai heureuse de pouvoir parler de ton expérience Millau avec toi!
    Soeur Christine, merciiii mais pas certaine pour la collection des aventures de Tortue et Crapaud ;-)
    Merci Thom c'est avec grand plaisir que nous partageons notre belle aventure humaine...
    Daniel, pas facile sans prepa mais vraiment chouette effectivement de se dépasser et de jouer avec nos limites!! un grand merci pour ton message il est très beau.
    The Queen Geneviève, trop bien ton message, effectivement qu'elle idée de venir au sein de cette manade....noooon c'est une des très belle chose qui me soit arrivée dans ma vie...que de belles rencontres, de belles émotions , et de beaux moments avec "mes" beaux Toros!
    D'ailleurs encore un grand merci à tous pour votre soutien et aide, ça me porte dans mes petits défis. Je sais que je me répète mais j'ai vraiment hâte de guérir pour vous embêter à plein temps.
    Mlle Tortue

  • #10

    Nathalie (lundi, 04 septembre 2023 13:03)

    Bonjour
    Je viens de lire vos récits .
    Perso je vais accompagner mon beau-frère dans cette aventure .
    Je ne suis pas une aussi grande sportive mais très motivée d’accompagner mon beauf .
    Vous lire donne très envie d’y être et de participer à cette course .
    Merci beaucoup pour vos impressions.