Trail du Ventoux (18mars / 48km)


Des Tac au sommet...

 

Ce dimanche, la manade Tac était éparpillée dans notre belle région de Provence. Deux Toros avaient choisi de combattre dans l'arène majestueuse du Ventoux: Jean-Marie et moi-même. Avec nous, se trouvait également Christophe, un ami de Plan d'Orgon qui vient courir avec nous de temps en temps.

 

Au programme: 46km et 2500m de dénivelé. Neige et vent.

Avant tout, je tiens à féliciter l'organisation. En effet, avec les chutes ne neige et la pluie récente, pouvoir maintenir un parcours en assurant la sécurité des coureurs (1000) est un véritable exploit.

Pour Christophe cette distance était une découverte. Il a aussi découvert le stress que procure ce genre de course...

 

Après la remise des dossards, j'ai perdu Jean-Marie dans la foule de coureurs. 8h: la course démarre. Nous sortons rapidement du village par de petites routes de campagne. Je trouve le rythme un peu élevé pour Christophe, mais lui est à l'aise. Après la route, nous traversons des vignes. La terre colle aux baskets. De la glaise du vignoble, nous passons à une carrière d'ocre, superbe. Ca monte, ça descend bien raide, le tout dans du sable bien profond.. Toute cette partie roulante permet d'étirer le peloton et d'éviter ainsi les bouchons. C'était un peu le fléau lors de mes anciennes participations.

 

Après cette mise en jambe commence la longue ascension. Environ 17km. Le parcours nous fait traverser des forêts, grimper des murs de roche, arpenter des pierriers. On bascule sur le versant Nord et nous longeons la route de Malaucène par de superbes singles. La montée est longue mais régulière jusqu'au 1er ravitaillement. Ce dernier est relativement sommaire: pain d'épice, chocolat, bananes, eau et des Tuc (si chers à notre 'Rico..).

 

La température baisse malgré un joli soleil. Puis commence le monde de la montagne...

 

Christophe se sent bien et on continue notre montée vers le sommet à une allure correcte. La neige fait sont apparition des le 17ème km. Au début, elle recouvre discrètement une couche de glace. Les appuis commencent à être fuyants, mais corrects. Le peloton devient silencieux. Tout le monde semble appréhender les conditions du sommet.

 

Au fur et à mesure de l'ascension, la neige s'épaissie. Arrivés à la piste des 1500, c'est avec déception que nous bifurquons sur la gauche, direction la station du Mont Serein, au lieu de prendre tout droit par les rochers de Cachillan. En plus ce détour va rallonger la course de 2 ou 3 kms...

 

A partir de ce moment, nous sommes dans un véritable Trail blanc. Christophe commence à souffrir d'une si longue montée, mais il s accroche. Vers le 20ème km, on rejoint notre Jean-Marie. Il m'explique ressentir des douleurs aux cuisses. Un cachet magique et il va un peu mieux. Du coup on continue ensemble.

 

Je vis une première: pour la première fois en course, il faut faire attention aux skieurs et aux tire-fesses! Scènes hallucinantes!

 

Le soleil est caché par les nuages et le vent commence à se faire plus fort. Tous les trois nous atteignons enfin le sommet. Après trois tentatives, je suis vraiment content d'y être. Et partager ce moment avec Christophe et Jean-Marie me ravit encore plus. Je suis euphorique malgré le froid et le vent.

 

Nous attaquons la descente en poudreuse. Je suis comme un gamin et dévale la pente à fond. J'ai un peu laissé tombé mes deux compères mais je compte les attendre au chalet. Malgré un vent terrible et les bourrasques de neige, je double énormément de concurrents avec un grand sourire.

J'arrive au point d'eau du chalet avec quelques minutes d'avance sur Christophe et JM. J'enlève mon coupe-vent, les gants et le Buff. Nous reprenons la descente en sous-bois maintenant. La neige commence à disparaître et le sol est bien boueux.

 

Mais le Ventoux ne se résume pas à une montée et une descente. Pour revenir à Bédoin, nous empruntons des combes, des vallons, avec une succession de montées très raides et de descentes à pic. Christophe m'offre une belle glissade, sans bobos heureusement. Mais il commence à fatiguer et parle même d'arrêter au prochain ravito'... Je lui propose d'y arriver ensemble en serrant les dents et nous ferons le point là-bas. Pendant ce temps JM s'amuse dans les monotraces et creuse l'écart.

 

Nous arrivons enfin au dernier ravito (35ème km), qui est plus copieux que le premier: jambon, saucisson, et surtout soupe chaude. Le tout saupoudré des sourires et encouragements des bénévoles. JM, encore sur place, se fait un festin. Christophe revient sur sa décision et décide courageusement de continuer, mais il me demande de rester seul.

 

Je repars donc en compagnie de JM pour les derniers 14 kms. Des singles, des sous-bois, des pierriers, de petites montées et des descentes, se succèdent. Je me sens super bien et je double de nombreux concurrents qui souffrent ou sont très prudents. Nous arrivons à une Dfci que nous descendons sur quelques centaines de mètres, avant de plonger dans une combe sauvage tout en descente.

 

Je continue ma remontée au classement en dévorant les concurrents. Je me régale. Certains passages sont tellement pentus, que je m'accroche aux arbres pour ne pas dégringoler. Au sortir de cette combe, nous virons sur la droite pour une dernière partie constituée de petits 'coups de cul'. Tous les trailers marchent, les visages sont marqués, les tenues également, signe de nombreuses chutes. Mais moi je surfe sur mon état euphorique et continue de courir malgré ces difficultés.

 

Nous retrouvons le goudron sur 1 km, qui va nous mener à l'arrivée. Sauf qu'une dernière sortie nous fait passer par un dernier petit mur en sous-bois qui lui me fait mal aux gambettes! Mais je serre les dents, je marche encore un peu et dans la dernière ligne droite je double encore deux concurrents avant de passer la ligne d'arrivée. 7h05.

 

J'ai un sourire béat, je me suis régalé comme si c'était la 1ère course de la vie. JM arrive tout sourire, quelques minutes après. Et enfin Christophe termine son premier Trail de plus de 30kms. Il est épuisé mais fier et je le comprends.

 

Cette édition était fantastique grâce à la météo, au boulot des bénévoles et surtout grâce aux moments partagés avec Christophe et Jean-Marie.

 

Peut-être que ce compte-rendu poussera plus de Tac à défier notre géant chauve l'an prochain..?

 

Seb' G.

 

En bonus: petite vidéo de notre début de descente, dans la neige et la bonne humeur... 

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Commentaires: 8
  • #1

    Flo (mardi, 20 mars 2018 13:44)

    Top les photos , grrrr trop froid pour moi .
    Bravo les champions
    Flo

  • #2

    Jeff (mardi, 20 mars 2018 16:12)

    Félicitations pour ce beau Ventoux qui était vraiment dantesque par les conditions météo. Une belle gestion est le secret pour profiter de cette deuxième partie qui fait mal aux gambettes. Dommage de ne pas s’etre Croisé. Au plaisir sur une sortie sur vos terres.

  • #3

    Thomas (mardi, 20 mars 2018 22:09)

    Bravo tous les 3 et super récap Séb, c'est comme si on y était !! Je comprends mieux maintenant pourquoi tu m'as mis la misère dès la 1ère petite montée sur tes terres à Plan d'Orgon :-))

  • #4

    Fix Jean Paul (mercredi, 21 mars 2018 14:34)

    Bravo aux trailers du mont Ventoux! 48,6 km dans des conditions météo difficiles!
    J ‘y étais en tant que spectateur pour accompagner mon fils.

  • #5

    Geneviève (mercredi, 21 mars 2018 17:04)

    Superbe compte rendu et superbes photos, on voit bien que les conditions météo ne sont pas avec vous mais toujours vaillants, vous continuer votre course.
    Félicitations, je suis admirative.

  • #6

    Laëtitia (mercredi, 21 mars 2018 17:06)

    Géniales ces images et la vidéo .. ça donne envie et bravo à tous les trois..

  • #7

    Fred (mercredi, 21 mars 2018 22:47)

    Wahou: un recap, des photos et même une vidéo ( voir deux ;-) ) Bravo! mais surtout bravo d'avoir bravé le froid, le vent et les km! Vous avez assurés les garçons, je suis épatée !
    bisous

  • #8

    Stef (jeudi, 22 mars 2018 21:07)

    Comme déjà dit/écrit directement: bravo encore les gars, vous avez été très costauds. Dans des conditions hyper compliquées vous êtes allés au bout, et avec le sourire aux lèvres apparemment. Du vent, de la neige, des bornes en plus.., rien ne vous a arrêtés, félicitations les warriors. C'est Taureaux'esque. Merci pour le récap', les photos et les vidéos.