Var Verdon Canyon Challenge (23juin / 60km)


 

Bonjour les TAC'onautes!

 

Ça fait longtemps que je n'avais plus fait un récap'.. et même longtemps que je n'avais plus couru une course. Ce n'est bien sûr pas l'envie qui manquait, mais hélas la possibilité physique: il y a 1mois et demi une chute en descente a entraîné une rupture d'un ligament de ma cheville et le verdict était apparemment sans appel: fini le running (et encore plus le trail) pendant 2-3 mois.. En théorie..

 

Malgré mon envie, j'ai rongé mon frein.. Je n'ai pas fait les 6h de Peynier, ni mon ultra de 120kms prévu début juin.. Très frustrant. Mais à force de le ronger ce frein.. et bien il a fini pas lâcher (lui aussi): quelques jours avant la fin des inscriptions, je me suis engagé -totalement déraissonablement oui- sur le 'Var Verdon Canyon Challenge', un nom pompeux qui cache en fait un des plus anciens trails de France, celui des magnifiques Gorges du Verdon, dans le plus haut canyon d'Europe. Rester sage et écouter la voix de la raison n'étant pas mon crédo, j'ai donc préféré être 'pas sage' et me laisser guider par ma passion. 4 distances étaient proposées: un 10km (avec 680mD+!), un 17km, un 30km et un 60km (avec 4000mD+!). Mon choix a, là aussi, été porté par la passion.. mais aussi par la raison finalement: plus la distance est longue et le dénivelé important, moins la vitesse est rapide.. Et ça c'était important, parce que ma vitesse allait être faible. Bah oui; ce n'est pas parce que je voulais courir que je le pouvais, pour l'instant je ne peux que légèrement trottiner.. par contre pour la marche (en montée notamment) il n'y a pas de problème.. Et donc, c'était le 60kms avec son gros dénivelé qui me convenait le mieux: c'est à celui-ci que je me suis inscrit.

 

Autre argument qui plaidait en la faveur du 60kms: son parcours, sublime. Un maximum de Gorges du Verdon, avec des panoramas de dingue, des vues vertigineuses, d'interminables escaliers accrochés aux roches, de petits ponts, de longs tunnels, etc. Et avec le passage par un sentier que j'ai toujours voulu faire: le sentier Blanc-Martel qui parcourt le Verdon et qui est un incontournable pour tout randonneur. Et c'est bien de randonnée d'ailleurs qu'il allait s'agir: ne pouvant vraiment courir, j'allais juste opter pour une marche rapide, avec les bâtons, en essayant de compenser au max' le temps que je perdrais (paradoxalement) en descente. J'avais étudié les barrières horaires (15 heures pour les 60kms), ça devrait passer en gardant un gros rythme.. et en espérant que la cheville, strappée, tienne..

 

Mais pour qu'un tel défi un peu fou puisse réussir, 'fallait aussi avoir à ses côtés une Mlle Tortue un peu folle.. et totalement maso': elle m'a suivi, assisté et aidé tout le long, nuit pourrie de 2h dans une tente à matelas dégonflé comprise.. Merci.

 

Bref, passons au jour j. Après cette mini-nuit (:coucher à même le sol à minuit, lever à 2h45..) et un petit-déjeuner à l'arrache mangé dans une voiture tout en s'habillant, on s'est dirigés à 3h45 vers le lieu de départ, le sympathique village d'Aiguines, surplombant le superbe lac de Ste Croix. Vous le savez surement: on est toujours en retard, et là on n'a pas changé ces bonnes habitudes: arrivée à 3h58 sur la ligne de départ, avec un camelbak encore à terminer.. Tant pis pour les consignes d'avant-course, qui devaient surement être "Soyez prudent et régalez-vous", ça tombe bien, c'était le but. En m'élançant dans la nuit, j'ai une double surprise: j'entends un fort "Hééé Stéphaneee!" qui venait de.. Stéphanie (oui, oui, Steph', notre ex-TAC-traileuse devenue TAC-cycliste; elle était médecin officielle sur la course), et, moins bonne surprise, je découvre dans mes mains les.. clefs de la voiture de Fred'! Oups, vite marche arrière pour lui rendre. Bon, après ce 'super départ' je me retrouve donc bon dernier.. pas sûr que le podium soit alors encore jouable..

 

Bon, après ce cafouillage, je rentre dans mon (petit) rythme: marche rapide (voire trottinage, j'avoue.. pourvu que mon kiné ne lise pas ceci..) en gardant la meilleure allure physiquement possible, aussi bien en descente, qu'en montée (..et sur le plat, même si du plat y'en n'a presque pas..). La partie 'trail nocturne' (qui dure 2h, ouf le soleil se lève tôt..) ne m'arrange guère: je dois rester très concentré et faire hyper attention à où je pose mon pied, en cherchant à soulager la cheville. Je suis content de voir que cette 'stratégie de course' ne m'empêche pas de quitter la dernière place et de reprendre du monde, et, plus important, du temps sur la 1ère barrière horaire.

 

Lorsque le jour se lève, on commence à apercevoir les énormes falaises des Gorges du Verdon. Elles sont imposantes, terrifiantes et vont nous accompagner un bon bout de temps. Rapidement les paysages et vues deviennent splendides. Je commence à prendre les premières jolies photos. Le lever du soleil sur les gorges est grandiose. Bon, par contre ça annonce une journée chaude, très très chaude.. Même à une heure si matinale, on a déjà chaud, il fait lourd, les organismes en plein effort transpirent déjà beaucoup. Je n'arrête pas de boire et de m'alimenter, je sais que c'est une looongue journée qui m'attend (au moins 12heures si je pars sur une base de 5km/h), avec une telle allure les kilomètres ne défilent pas vite.

 

Heureusement de sympathiques bavardages avec d'autres coureurs pas pressés et surtout les panoramas font oublier tout ça, et je me régale au contraire de me trouver dans un tel décor. Quel bonheur quand même de se retrouver à nouveau sur les (beaux) sentiers après ces longues semaines sans vraiment bouger. Même si je ne peux pas courir librement comme j'aurais voulu le faire, je me régale et profite de cette chance. Bon, par contre, parfois je m'emporte un peu trop, niveau vitesse ou niveau observation des paysages, et ma cheville vient de me rappeler à l'ordre et un cri vient perturber la quiétude de ces lieux, assez féeriques.

 

Les 3 premiers ravitos' sont assez regroupés, avec des stands après 8kms, puis 6, puis.. 4! Cela s'explique aussi par la difficulté du terrain, technique et pentu. Certains kilomètres pouvant demander plus de 20minutes d'effort.. En tout cas, à chaque ravitaillement j'ai le bonheur et la chance de retrouver Fred', qui est aux petits soins avec 'l'éclopé'. A chaque fois, je refais le plein niveau camelbak et niveau moral aussi. Énorme MERCI à elle bien sûr.

 

Le 4ème ravitaillement, lui, est par contre plus loin: plus de 13kms après le 3ème. L'explication est simple: on se trouve alors dans un terrain totalement inaccessible.. sauf pour des trailers/randonneurs qui n'ont pas trop peur du vide et des passages difficiles.. On se trouve sur le fameux sentier Blanc-Martel, il est assez incroyable. Quelle prouesse que d'avoir réussi à faire passer un chemin par là, avec, quand nécessaire, des garde-corps et des escaliers métalliques (escalier Impert, 252marches), des passerelles ou encore ces deux grottes sur la fin, avec la seconde qui fait près d'1km et que j'ai traversé dans l'obscurité (ayant rendu ma frontale), en essayant de suivre à distance un trailer plus éclairé et en tentant d'éviter les pièges (cailloux ou flaques d'eau) à mes pieds.. Assez épique ce passage. Et assez piquante la remontée après le pont du Tusset pour enfin (hélas) sortir de ces gorges, et donc retrouver le 4ème ravitaillement.

 

A celui-ci je prends le temps de bien me requinquer et me rafraîchir. Désormais, sortis de la protection des gorges et avec un soleil bientôt au zénith, on va être pleinement exposés à la chaleur, alors que nos organismes, avec 40kms au compteur commencent à fatiguer. Le mien aussi évidemment, même si ce 'faux rythme', un peu en sous-régime par rapport à d'habitude, me permet d'être plutôt bien finalement, je conserve un bon rythme et l'augmente même, en trottinant de plus en plus et de plus en plus vite, étant encore moins raisonnable, c'est vrai oui..

 

Dans les montées je reprends beaucoup de monde, souvent très entamé. Je ne pense plus au temps qui me sépare des coureurs de la fin de course, mais plutôt à celle de la tête de course. Alors qu'il n'y a plus du tout de craintes quant aux barrières horaires, je pourrais un peu relâcher la pression (en montée notamment où c'est très exigeant), mais au contraire j'essaye de la maintenir et de poursuivre le rythme pour arriver au meilleur résultat possible. Oui, finalement, je me retrouve à me livrer comme dans une course classique, y'a plus de blessure (.."Aaaaiieee", oui, ok, ok, encore un peu, j'essaye de ne pas oublier..) ou quoi que ce soit, 'faut se battre et tenter d'aller le plus vite possible jusqu'à cette ligne d'arrivée.

 

Bon, par contre, y'a un autre problème qui se présente à moi: la pipette de ma poche à eau fuit! Aaargh, c'est horrible: non seulement parce que l'eau de mon camel' se vide (et que je ne suis pas un chameau qui pourrait s'en passer..), mais aussi parce qu'il se vide.. sur moi! J'ai beau chercher à trifouiller la pipette dans tous les sens (..bon, ok, si je m'étais arrêté j'aurais peut-être pu trouver une solution, mais je ne m'arrête plus..), elle finit toujours par expulser l'eau sur moi. Au début c'était un goutte-à-goutte rafraîchissant, là c'est devenu une fontaine trempante.. Et c'est donc logiquement, qu'au bout de quelques kilomètres que je suis.. trempé. Et avoir le ventre trempé alors qu'il accepte de moins en moins les drôles d'aliments qu'on essaye de lui refourguer, c'est pas top..

 

C'est donc en râlant que je passe cette partie. Et bien sûr, du coup, je pose aussi mal ma cheville ce qui me fait tordre de douleur et je tourne dans des ronces qui m'accrochent à leurs épines.. Je tiens à m'excuser auprès de la section 'Loisir et Botanique' pour les mots que j'ai adressé à c'te plante.. Bref, au 40ème km, avec 7heures dans les jambes, j'suis plutôt bougon..

 

Pour rejoindre le 5ème et avant-dernier ravitaillement (très attendu, ne serait-ce que pour me changer..) on passe le dernier pont de notre journée, il est assez fameux, c'est celui de l'Artuby, un des plus hauts d'Europe, celui connu aussi pour les sauts à l’élastique. D'ailleurs, c'est assez cocasse de voir les échanges de regards entre trailers transpirants et sauteurs élastiqués, chacun se disant "Mais il est fou c'lui là"..

 

Fred', encore et toujours là au ravito', voit que ce n'est pas trop la joie. Elle me donne des habits propres pour repartir tout sec tout beau (..tout est relatif..). Je change tout: le t-shirt, le short, même le caleçon. Je n'ai plus qu'à espérer que le photographe officiel de la course ne se trouvait pas à cette endroit précis. Je change aussi de chaussures: les premières, robustes, étaient plutôt type rando', là, j'avance vraiment plus vite, je mets du plus léger. Par contre le strap' autour de la cheville je n'y touche pas: pour l'instant ça tient, ne changeons rien.

 

La poche à eau, elle par contre, elle valse, ouste. Je finirai les derniers 20kms avec 2 flasques d'eau et une StYorre ("StYorre, ça va fort"..) sur moi, ça devrait passer, malgré l'accablante chaleur.

 

A cet avant-dernier ravito' je retrouve aussi Doc Stephanie, en pleine forme, qui m'encourage et me dit que j'ai l'air bien. Là aussi tout est relatif, mais c'est peut-être pas faux comparé aux autres 'coureurs'. Il commence à y avoir de plus en plus de 'zombies' sur le parcours, qui avancent en zigzaguant. Le nombre d'abondons est déjà énorme à ce moment-là.

 

En tout cas, ceux qui abandonnent là ont au moins profité de la plus belle partie du parcours; en effet depuis qu'on a quitté les gorges, ce n'est vraiment plus aussi beau. Y'a de grands plateaux assez monotones, pas faciles mentalement à parcourir. Ca rend la fin de course, toujours aussi ensoleillée, encore plus compliquée..

 

Bon, je repars tout propre (bon, ok, je puais la transpi' quand même..), libéré de ma pénible fontaine. Direction le 50ème kilomètre désormais, où un dernier ravitaillement nous attendra. Ça devient de plus en plus dur, les jambes sont douloureuses (surtout qu'elles essayent d'absorber tout l'impact pour soulager la cheville), l'organisme se fatigue.

 

J'oublie de plus en plus ma cheville, mais elle semble m'oublier aussi et me fait étonnamment moins de piqûres de rappel. Je continue à bien avancer et serre les dents pour garder une bonne allure. Je passe plusieurs coureurs qui semblent à l'agonie, ne s'étant peut-être pas assez hydratés.

 

Ca y'est, 50ème km, il est 13h, on a déjà passé les 9heures de course. Je remplis toutes mes flasques une dernière fois et avec Fred' on se dit que les prochaines retrouvailles seront les bonnes, à l'arrivée. Par contre, même s'il ne reste que 10bornes, celles-ci vont être looongues, sachant qu'une énorme (la plus grosse de la journée) montée nous attend (ascension du sommet du Mont Margès, 1577m) puis une descente compliquée jusqu'à Aiguines. Avec Fred' on a prévu 2h15 environ pour cette partie.

 

Cette dernière montée nous fait prendre 600m de D+ en 5kms. C'est un mur oui. Les écarts entre 'coureurs' sont énormes, donc on est tous seuls à lutter contre cette pente. Je passe 2 ou 3 co-galériens, on s'encourage du bout des lèvres, asséchées. Quand on pense enfin être au sommet, y'a encore une partie d'ascension qui se représente à nous.. Ah, enfin, au loin je vois 2 secouristes plantés tout en haut. Faut aller jusqu'à là, puis redescendre sur 5kms. Ça y'est, je suis en haut, à 1577m, la vue à 360° est magnifique. Droit devant moi le grand lac scintillant de Ste Croix. De chaque côté de superbes panoramas, avec la montagne de Lachens (point culminant du Var, 1700m), le plateau de Valensole et les falaises des Gorges du Verdon, qu'on a quittées depuis plusieurs heures maintenant. Je fais un petit film de ce panorama de dingue et prends mes dernières photos.

 

Allez, plus que la descente, très technique, avec 700m de D-. Faudrait pas que je vienne gâcher tous ces efforts en me fracassant sur la fin. Je fais donc gaffe. Mais en même temps, je veux toujours essayer de finir le mieux possible, ne pas me relâcher. Je regarde la montre (la 2ème, la batterie de la 1ère ayant rendu l'âme): je peux peut-être arriver avant 15h, et donc mettre moins de 11heures au final. Allez, tentons ça. Bon, par contre, ça implique de se retenir encore moins, de forcer un peu plus en descente sur la cheville. Oui, je sais, je sais, pas raisonnable, mais là ma tête surchauffée ne laisse plus trop de place à la raison. Je descends bien, même si à 100% (et sans ces 56bornes dans les jambes..), cela aurait pu être beaucoup plus rapide bien sûr.. Je passe encore 2 coureurs isolés, à chaque fois on se félicite et on se dit que c'est gagné.

 

C'est vrai, c'est gagné, même si une presque-chute aurait pu encore gâcher tout ça.. Le lac de SteCroix vers lequel on se dirige devient de plus en plus grand, Aiguines est proche. Je regarde l'heure, c'est bon, je vais finir en moins de 11heures, chose totalement inespérée et inconcevable en début d'aventure. Je pousse même le bouchon jusqu'à franchement courir, pour rattraper un dernier courageux et ressentir cette sensation de vitesse (relative oui..) que je n'avais plus connue depuis des semaines..

 

Avec un grand sourire, le poing serré, je passe la ligne d'arrivée. Derrière son micro, Kamel annonce mon nom et celui des Taureaux Ailés de Charleval, et derrière son appareil Fred' immortalise tout ça. YES, c'est fait, j'ai réussi ce pari un peu fou, celui de finir une (longue) course sans pouvoir (a priori..) courir. C'était un grand plaisir que de pouvoir re-épingler un dossard, c'est une énorme joie que de pouvoir l'amener jusqu'à la ligne d'arrivée.

 

Au final, j'ai mis 10h48, je suis 58ème. On ne sera que 159 (sur 240 partants) à rallier l'arrivée. Le premier a mis moins de 8h, le dernier plus de 17h. C'est un sacré morceau ce trail, il est très dur, très technique, mais terriblement beau, surtout la 1ère moitié dans les gorges (rando' vraiment à faire si vous aimez ça).

 

Bon ben voilà, c'est fait. Je maudis un peu moins la cheville et la remercie même d'avoir tenu le coup. Oui, ce n'est surement pas super niveau rééduc' et ça risque d'être douloureux les prochains jours, mais bon, on s'en fout, là c'était la passion le moteur, je tenterai d'être un peu plus raisonnable maintenant.. jusqu'à ce que le frein que je ronge lâche à nouveau.. (non, cher kiné, non, ne m'en veux pas..).

 

Un gros MERCI à celles/ceux qui m'ont encouragé durant ces semaines de blessure. Un MERCI particulier à Geneviève, pour ses messages alors qu'elle-même s'était douloureusement blessée au poignet. The Queen, la grande classe. Et, bien sûr, énormissime MERCI à Mlle Tortue, qui m'a aidé tout le long, pas que pendant, mais aussi avant et après ce défi un peu dingue. A mon tour de prendre sa place pour les semaines/aventures à venir..

 

Bises blondes,

 

Stephane

 

 

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Commentaires: 3
  • #1

    Geneviève (mardi, 25 juin 2019 16:06)

    Merci pour cette belle prose et ces magnifiques photos qui m'a ramené e des années en arrière car avec Pascal le sentier Martel nous l'avons foulé la première fois en 1975 ....................et d'autre fois encore.
    Bref Superbe performance, cela t'a rassuré sur ta forme physique .
    Tu peux remercier ta compagne pour l'assistance .
    Bonne récupération, à très bientôt

  • #2

    Seb M (mardi, 25 juin 2019 22:30)

    Félicitations le blond ! Tu es aussi fou que moi voir même plus en te tapant une course de ce type encore blessé. Tu es un monstre �

  • #3

    Thomas (jeudi, 27 juin 2019 22:47)

    Un peu fada l'ami hollandais mais toujours aussi sympa à lire ! Il ferait même la "Diagonale" en béquilles s'il faut :-)) En tout cas bravo à toi, et chapeau bas la supportrice en or!