UltraChampsaur (07Juillet / 27km)

 

Le fameux Piolit...!

 

Par quoi commencer pour raconter mon aventure sur l’UltraChampsaur...?

 

Ce trail est le premier où j’ai vu Stef et d’autre TAC’s sur un trail de montagne... C’est donc ma première expérience en tant que supportrice sur ce type de course. Je me souviens de Seb' G et ses fameuses crampes, Bérengère et son super sourire en haut du Réallon, Amélie et son plaisir de le découvrir, mais aussi et surtout Stef qui, la première année, le finit en vomissant (une première pour moi de voir Stef dans cet état, après on s’y habitue.., lol) puis qui enchaîne les RDV avec ce fameux trail "tellement il est beau", et dont l’accomplissement se fait par de belles perfs...

Bien évidement après leur trail, chacun racontaient leur expérience et un nom revenait à chaque fois: Le Piolit! Fameux sommet à 2464m d’altitude dont les trailers en parlent comme un "mur" à franchir...

Bref, voila un peu l’écho que j’avais de ce trail: sublime mais exigeant!

 

Nous sommes le 19 Mars 2019 sous le soleil du Mexique, et M. Crapaud offre à sa Mlle Tortue son 'petit' cadeau d’anniversaire où il est écrit sur une carte  "après l’effort, le réconfort..". Et là, tout content il m’annonce notre inscription pour l’UltraChampsaur de cette année, au mois de juillet, suivi d’un moment détente dans un spa.. Euh, ok ok, j’avoue que ma première réaction fut la surprise (effet garanti), puis est venue l’angoisse (26km et 1800mD+, aie aie ça pique), et enfin l’excitation (partager ensemble le trail que kiffe le plus M.Crapaud, quelle joie!). La séance au spa étant une motivation de plus, lol.

 

Les vacances sont finies, place -dans la mesure du possible étant blessée au genou et ayant des douleurs à la hanche- a une petite préparation, certes pas suffisante, mais au moins pour limiter la casse.. 😉. Donc séances de kiné aussi pour diminuer les douleurs..

 

Bon passons, nous voilà le weekend du trail... Petit hôtel réservé, bon ok à la station d'Orcières-Merlette, alors que le départ est certes à la base de loisir d’Orcières, mais l’arrivée, elle est à... Ancelle... donc petit bug.. Il nous faudra donc partir de l’hôtel tôt le matin pour descendre sur Ancelle pour attraper la navette qui nous remontra à... Orcières, afin d’avoir notre voiture sur le lieu de l’arrivée, lol. Voyons le coté positif: au moins on aura le temps de digérer notre petit dej’ et ne pas être en speed comme à chaque fois, hi hi hi. La veille nous récupérons donc nos dossards à Ancelle, avec nos jolis maillots et regardons le départ du 10km. Quelle ambiance! Quelle organisation! ..et quel stress.. lol! Oui, j’avoue ne pas en mener large, je vois tous ces coureurs entraînés, le profil de la course et la météo menaçante... Je me dis que ça ne va pas être de la tarte (ou même du tourton)... Une chose me rassure: je sais que Stef me soutiendra dans ce défi un peu fou et peu raisonnable...

 

Le plat de pâte maison avalé dans un petit resto très sympa, il est temps de regagner notre chambre d’hôtel pour préparer nos affaires pour le lendemain et faire un gros dodo pas trop tardif...

Allez, on met nos habits de running sur une chaise pour les enfiler au plus vite le lendemain et organisons nos camelbaks; Stef joue les porteurs de fringues de rechange et de ravitaillements.

Cette petite aventure risque de durer un peu, du coup on prend de quoi voir venir, lol (Ok il y avait beaucoup trop, mais bon pas facile de savoir ce qui passera au bout d’un certains temps)... Hop, dodo-time après une douche froide (nooon, je ne parle pas du trail encore, mais d’une vraie douche lol).

 

5h45, le réveil sonne, M. Crapaud et Mlle Tortue se lèvent tant bien que mal (oui, nous ne sommes pas du matin pour ceux qui ne le savaient pas encore, lol) et se préparent pour cette looooongue journée. Go vers Ancelle, où nous prenons la navette direction la base de loisir d’Orcières pour un départ prévu à 8h45.

Super: il pleut! Je me dis maudite, chaque année quand Stef l’a fait et il a fait beau et là, bim, de la flotte... Grrr je peste (oui il m’arrive de râler de temps en temps.. 😉), et là le speaker annonce un départ différé à 9h à cause des intempéries: chouette, quand ça veut pas, ça veut pas, lol!

Mais là, un truc trop chouette se passe: la pluie cesse et le soleil montre le bout de son nez, là c’est cool! Bah oui, que je bronze au moins tout en souffrant pendant des plombes dans la montagne..

 

9h, top départ, le stress est là, mais Stef aussi 😉. Après un petit tour du lac, on grimpe déjà et c’est parti pour 7kms de belle montée, on va se frapper 1000m de D+ sur cette portion... Go le premier col! Le paysage est déjà super beau, on est en sous-bois, on suit un beau torrent, il y a des chutes d’eau, de petits hameaux où des villageois nous encouragent... Juste trop chouette. On en oublierait même que ça monte de ouf, sauf que les jambes, elles, le sentent et le souffle aussi, il se fait court du fait de l’altitude, bientôt au-dessus des 2000m. Il y a tout de même des petits passages de plat et de petites descentes où je relance pour dégourdir les jambes et grignoter quelques hectomètres. C’est toujours ça de gagné. On sort du bois et passe la rivière, il n'y a plus d’arbres, le paysage change du tout au tout. Pierres et neige/névés ont pris le relai, mais que c’est beau!

La montée se fait plus raide aussi, Stef me rappelle de boire et de manger pour ne pas perdre en énergie et bien évidemment il immortalise cette belle aventure. Plutôt facile cette année pour lui ce trail, en mode supporter en immersion et coach (T’inquiète Éric, tu resteras le number 1😉). Allez on monte, on monte, le genou chauffe déjà un peu, Stef en mode infirmier me met de la neige dessus (Mike Horn n’a qu'à bien se tenir) . YES, nous voilà enfin au col de la Rouannette. 1er col: check!

 

Bon, direction le ravito, après une longue et belle descente en lacets... Ravito qui bien évidemment est plus loin que prévu, sinon ce ne serait pas un vrai trail, lol. Arrivée au ravito, Stef prend son rôle d’accompagnant à cœur et gère le remplissage de mon sac, la douleur à mon genou et me conseille sur mon alimentation... Une folle envie de fromage s’éveille en moi, mais noooon il n’y en a pas, je me console avec du jambon cru, pas mal non plus. Il est temps de repartir et d’attaquer la partie du trail la plus raide et la plus appréhendée: l’ascension du fameux Piolit! On a rechargé les batteries, et nous sommes prêts, enfin je suis prête à affronter ce mythe, lol (Luc et Berengère, j’ai fortement pensé au petit single de mercredi dernier 😉).

Allez c’est parti, début plutôt constant, la montée est longue, mais moins raide que ce que je pensais. Puis la pente se fait plus abrupte pour nous amener au pied d’un... mur. Je confirme que l’ascension du Piolit est "l’escalade" d’un mur, peu long (quoi que.. lol) mais très très raide. Je confirme aussi que la vue est sublime et quand la montée devient pénible, le paysage, lui, nous fait avancer et kiffer... Le must est la récompense à l’arrivée du sommet de ce fameux col: une vue à 360° sur le lac de Serre-Ponçon, toute la vallée et les sommets enneigés au loi! YES! JE L’AI GRAVI! Je suis fière de moi et puis tout a coup je me rappelle que le trail ne se termine pas là et qu’encore 10 bornes, au moins, m’attendent..

 

J’ai hâte d’attaquer la descente, j’aime bien ça, mais je sais que mon genou, lui aime moins. Descente technique au départ, puis plus souple, alors je m’élance et commence à courir dans ces petits sentiers étroits en lacets tout en profitant de cette vue merveilleuse. Et là, ben ce qui devait arriver arriva: mon genou fait des siennes... Alors je marche puis essaie de relancer, mais il me rappelle à l’ordre. La frustration commence à se faire sentir, la descente est si belle. Stef me dit d’être raisonnable et de ne pas aggraver ma blessure... Bon, je vous épargne mes fulminations et abrège vos souffrances aussi.. Donc en gros, la fin du parcours n’est que de la descente que je ne peux pas courir et donc où je me fais rattraper par des coureurs que j’avais dépassés dans les montées, grrrr. Mais bon c’est comme ça. J’écoute Stef et économise mon genou (un peu, lol) et donc marche et trottine jusqu’à ce que la douleur se manifeste.

 

Dernier petit col, celui de la Moissiere, sur une route, pendant 1,5km: je donne tout, je grimpe plus vite que ce que je descends du coup. Un fois ce col passé, ce n’est que de la descente jusqu’à l’arrivée, je vous laisse imaginer comme cela peut être long et rageant de faire tous ces derniers kms en marche rapide... Bon bref, Stef est à mes cotés et me conseille de kiffer mon arrivée, alors je trottine les derniers mètres sur ce joli et tant attendu tapis rouge à Ancelle et savoure ce moment. YES! c’est fait, j’ai relevé ce défi! J’ai vaincu l’UltraChampsaur (à un rythme de tortue certes, mais j’y suis arrivée)!

 

Petite précision, qui à mes yeux à son importance: la distance est en réalité de plus de 28kms, ce qui fera ma distance la plus longue parcourue du coup 😉! Seb' G m’avait prévenu que c’était plus que 26kms..

 

Je souhaite aussi remercier toutes les personnes, TACs et non TACs, qui m’ont encouragé dans ce défi et félicité de l’avoir relevé! Ça fait beaucoup de bien, vraiment. C’est avec beaucoup d’émotions et de plaisir que j’ai reçu ces messages: MERCI!

 

Dernier petit mot pour M. Crapaud qui m’a poussé à me dépasser et qui a été d’un soutien essentiel. Merci beaucoup. Et merci aussi pour l’après-course en mode "luxe" avec un spa fort apprécié par Mlle Tortue et un fêtage "gourmand" comme on sait le faire 😉.

 

Bisous à tous et merci encore!

 

 

(Bravo aux Finishers de ce récap’)

 

Fred' / Mlle Tortue