Ultra-Trail du Mont-Blanc (27août / 171km)


 

Bonjour / bonsoir / bonne nuit [..quand vous aurez fini de lire tout ça..],

 

Pfff, par où commencer.. ? Faire un compte-rendu d'une course qui aura duré plus de 45heures, ce n'est pas évident.. Bon, ok, c'est un peu plus simple quand même que d'en venir à bout, ou même que de s'y inscrire..

 

Parce que oui, rien que l'inscription est un véritable parcours du combattant. Pour ma part, cela aura au final pris plus de 5ans, avec une petite année supplémentaire suite à l'annulation de l'évènement en 2020. Cette difficulté à s'inscrire on l'oublie une fois qu'on est (enfin) sur la ligne de départ, mais elle ressurgira dans les moments de galère, où on pourrait être tenté par ne pas poursuivre le chemin de croix.. [on y reviendra..]

 

Rapide petite explication pour ce qui est de l'inscription : avant de pouvoir y prétendre, il faut collectionner un certain nombre de points, qu'on obtient en terminant des courses (longue distance) qualificatives. Une fois qu'on les a, on peut tenter l'inscription. Mais comme il y a beaucoup plus de demandes (plus de 10000) que de places (2300, pour ce qui est de la distance reine de l'UTMB), il y a un tirage au sort.. avec qu'une faible probabilité de faire partie des chanceux. Bref, pour ma part, ce n'est qu'après plusieurs années que j'ai enfin obtenu le précieux sésame. Et, évidemment, la motivation pour ne pas gâcher l'occasion n'en était que plus grande..

 

Je ne suis pas particulièrement fan de ces énormes organisations et privilégierais plutôt des courses à dimensions plus humaines, mais là c'est quand même unique, on parle du 'Sommet mondial du trail', de LA course mythique de l'ultra-trail, des sortes de Jeux Olympiques du trail, avec donc des milliers de courageux, de plus de 50 nationalités, et bien sûr aussi les plus grandes stars de la disciplines, dont bien sûr le 'grand François', d'Haene, qui aura encore fait honneur à son statut. Il y a aussi le parcours qui en fait quelque chose d'exceptionnel : il s'agit de fait le tour complet du Mont Blanc, en partant de Chamonix et en passant par 3 pays (France, Italie, Suisse) et plusieurs cols de plus de 2400m d'altitude. Au final les chiffres sont affolants : plus de 171kms avec 10 000m de dénivelé positif. Bref, c'est un événement exceptionnel, unique, et qui -attention, spoiler: - aura tenu toutes ses promesses..

 

Allez, essayons d'aller droit au but (sinon ce récap' va durer 45heures aussi..), passons au jourJ. Le vendredi 27août. Pour ma part, ma grand hantise, après la Réunion en 2019, était de ne pas être en bonne santé et de ne pas pouvoir me lancer dans l'aventure à 100% de mes moyens. Je ne cherchais pas à savoir si j'étais au top de ma forme, entraîné comme jamais (je ne l'étais pas, la base de mon entraînement n'étant que des longues sorties pépères en montagne pur plaisir, et du repos, pour arriver frais..) et capable de faire un temps correct, non: je n'avais qu'un seul objectif pour cette aventure hors-norme : en venir à bout, en ayant vécu l'expérience (avec les bons et moins bons moments) à 100%. A 1h du départ j'étais donc heureux et soulagé d'être en pleine possession de mes moyens et d'avoir ma chance d'aller au bout du défi.

 

Le top départ allait être donné à 17h pour la 1ère vague, dont je faisais parti. A 16h, nous fûmes priés de rejoindre le sas de départ, au centre-ville de Chamonix, pour 1 dernière heure d'attente, de montée d'ambiance/pression, de présentation des coureurs élites, de clapping, de discours, d'hommages.. et, enfin, de musique : le mythique morceau de Vangelis, b.o. du film '1492'. Tout est fait pour vous mettre dans l'ambiance, pour vous faire dresser les poils ou même rougir les yeux. Pour ma part, sachant que le moment est assez unique, je tente de jongler entre passion (:profiter de l'instant, participer aux animations d'ambiance), mais aussi raison, en restant lucide, histoire de ne pas trop laisser d'influx et d'énergie. En fait, je commence déjà à être dans ma course, concentré, et finalement, pendant toutes les longues heures que durera l'aventure, je resterais presque sans arrêt dans cette bulle personnelle de concentration (sauf pour faire des coucous à la caméra, bah oui, quand même..), chose que Fred' me confirmera en témoignant que j'étais différent durant tout l'évènement, en contrôle maximum, ouvert et souriant certes, mais un peu 'dans ma zone'. J'en profite d'ailleurs pour vous remercier pour tous les messages reçus avant et pendant la course, messages qui me sont bien parvenus et qui me sont allés droit au cœur, mais auxquels je n'ai pas répondu sur le moment, vous me pardonnerez j'espère.

 

Allez, continuons. On en était où ? Ah oui, le top départ, et bien oui, voilà, il est enfin donné, à 17h01. Les fauves (ceux devant) sont lâchés, ça y'est, on y est vraiment là, c'est le top départ de l'UTMB, enfin, après cette heure, et même ces années donc, d'attente..

 

Je vois que François d'Haene, Jim Walmsley et Xavier Thévenard sont partis à fond, ils sont déjà trop loin, tant pis pour le podium, on oublie, on laisse tomber le classement.. Non, évidemment, pour ma part il n'est nullement question de classement ou de temps final, non, le seul et unique but c'est d'arriver au bout, de retrouver Chamonix, qu'on quitte petit à petit au fil des premiers kilomètres (roulants.. contrairement aux prochains..).

 

Ces premiers kilomètres permettent de répondre à la question «Est-ce que ça vaut quand même le coup de s'emm*rder pour être inscrit et participer à cette énorme course..?» : et bien, oui, oui, OUI ! Le départ et ces premiers kilomètres sont tout simplement IN-CRO-YA-BLES ! L'ambiance est dingue, les gens sont comme des fous, tout le monde crie, soutient, encourage, applaudit, sonne des cloches. Des serveurs de resto' aux jeunes enfants qui ont les yeux ébahis, des petits vieilles debout sur leur balcons aux proches de coureurs qui ont les larmes aux yeux, tout le monde, tout le village, s'est mis à l'heure UTMB, tout le monde encourage ces fous-furieux qui vont s'attaquer durant 2 jours et 2 nuits au Massif du Mont Blanc, en espérant retrouver ce même centre-ville plus tard, 21heures pour les premiers, 47 pour les derniers.. Bref, c'est extraordinaire et rien que pour cela, ça valait le coup.

 

Mais bon, maintenant que le départ a été donné et les premiers kms sont faits, ce n'est pas tout quand même, il va falloir aller au bout.. (en sachant que 36% ne passera hélas pas la ligne d'arrivée au final). Évidemment on ne se dit pas après le 1er km qu'il n'en reste 'plus que' 170' avec, désormais moins de 10000m de D+, à faire.. Non, on vise plutôt le 1er ravito', puis le 2nd, ou alors le sommet du col qu'on est en train de monter, puis la fin de la descente, puis le suivant, etc. Une quinzaine de points de ravitaillements sont prévus tout au long du parcours, dont certains étant des 'bases de vie', des postes de ravito' XL, où, il n'y a pas seulement de l'alimentation (et des bénévoles ultra-gentils), mais aussi des soins (kiné, podologues) et l'assistance autorisée. Ce sont à ces postes-là où Mlle Tortue pourra être présente et m'aider, au mieux, pour faciliter ma marche en avant..

En tout il y en a 5 de ces points : les Contamines (au km 31), Courmayeur (km 81), Champex-Lac (km 127), Trient (km 143) et Vallorcine (km 154).

 

Pour ma part, en avançant je ne pense donc pas à l'arrivée finale et à la distance qui m'en sépare, mais simplement au prochain ravito' et, un peu aussi, à la prochaine base vie, où je retrouverai Mlle Tortue et je pourrai sortir un peu de ma bulle.

 

Au fil des kilomètres l'énorme masse de coureurs s'est petit à petit étirée, mais vu la quantité de partants au départ on n'est jamais seuls quand même, du moins physiquement. Ca papote un peu entre coureurs, en français, en anglais, en italien.. Sachant que près d'un coureur sur deux est étranger, il vaut mieux aborder quelqu'un avec un universel 'Hello' plutôt qu'un franchouillard 'Bonjour'. En y réfléchissant, je pense me souvenir avoir discuté/échangé avec un tas de coureurs/coureuses d'horizons divers : à part les français, il y a eu de l'italien, de l'allemand, de l'américain, de l'écossais, du grec, du suédois, du chinois et même du hollandais (pfff, 'sont vraiment partout ces blonds..). Sur les dossards, l'organisation a pensé à mettre les noms & prénoms (super ces moments où le moral dans les chaussettes un enfant vous lance un « Allez Stéphane, courage »..) mais aussi les drapeaux des pays d'origine, sympa pour réviser sa géographie, et son anglais, tout en courant/marchant, et donc pour débuter une discussion avec un co-galérien..

 

Allez, avançons un peu, parce que je suis en train de vous perdre là.. La course d'ailleurs commencent à perdre ses premiers concurrents : alors qu'on a fait qu'une trentaine de kms et que la 1ère nuit n'a pas encore débuté, j'en vois déjà au bord du chemin en train de vomir leurs tripes. C'est terrible, je sais ce que sais, la probabilité qu'ils revoient Chamonix dans les délais impartis (46h30) s’amenuise..

 

Pour ma part, je ne peux qu'être content : mon estomac me laisse tranquille, j'arrive à manger ce que je veux. Euh, enfin, je ne tente pas non plus des folies gourmandes (réglisses, bière, choucroute..), je reste très modéré, même avec mes barres ou boissons énergisantes.. En fait, rapidement je préfère opter pour de la bouffe 'classique' (pâtes, soupe, pain, banane), les super-ravitos aux petits oignons [euh, au sens figuré bien sûr..] le permettant. Tout ce que j'ingurgite, je le fais avec modération, ayant toujours cette peur que ça vrille gastriquement parlant et que je ne puisse plus m'alimenter, ce qui est souvent la raison première des 'DNF' (:Did Not Finish).

 

R.A.S. donc au niveau de la digestion, par contre, je commence à avoir un peu mal à ma cheville, sur le devant, juste au-dessus du pied. Le laçage Salomon est peut-être un peu trop serré, je desserre et espère que ça s'arrangera comme ça.. [attention, spoiler à nouveau : ..hélas non.].

 

Après 31kms, la nuit est tombée et j'arrive aux Contamines, 1ère 'base vie' où l'assistance (et en l'occurrence l'assistante..) est autorisée. J'y retrouve donc Mlle Tortue, la joie semble partagée. Elle constate que jusqu'à-là tout va bien, elle m'aide à recharger mes flasques et on papote pendant que je m'alimente. On sait qu'on ne se reverra pas avant le lendemain matin, en Italie, après une nuit blanche d'efforts pour moi (pour rallier ce point au km 81) et une très courte nuit pour elle, sachant qu'avec la navette (spécial accompagnants, prévue par l'organisation) elle devait d'abord rallier Chamonix, puis , en stop sûrement, notre appart', pour y passer une courte nuit et repartir à l'aube pour cette fois-ci rallier avec la navette Courmayeur, en passant par le Tunnel du Mont Blanc.. Bref, une bonne nuit pourrie pour elle également..

 

Je suis resté plus de 30minutes à cette base vie, oui ça peut sembler long, mais je n'ai pas d'autres objectifs que de finir (dans les délais certes), et qu'il vaut mieux recharger au max les batteries, avant de repartir crapahuter dans la nuit, direction l'Italie donc..

 

Avant d'espérer d'arriver à cette prochaine base vie, qui serait à mi-parcours presque, il faut d'abord passer 3 gros cols à plus de 2400m, à commencer par le col du Bonhomme. Cette montée, dure et technique, se fait de nuit, et offre donc une incroyable vue d'un serpentin ininterrompu de milliers de loupiotes qui zigzaguent jusque tout là-haut. C'est magnifique [vous verrez les photos]. Je suis bien content d'arriver en haut, où la vue, derrière à la montée et devant à la descente, est spectaculaire. Là j'en suis à 45kms depuis le départ et 8h25 de course/marche.. Place à la descente, puis à une remontée, cette fois-ci du col de la Seigne (2516m) qui nous fera basculer en Italie, si signore.

 

Je continue à progresser comme il faut, en marchant (avec mes bâtons) en montée et en trottinant sagement en descente, éclairé par ma frontale. Le ventre va toujours bien, par contre la cheville gauche semble de plus en plus gonflée. Ça ne peut pas être le laçage, déjà très desserré, serait-ce la 'booster'/manchon de compression autour du mollet ? Je ne sais pas, mais en tout cas, ça commence à faire un peu mal..

 

Mais bon, on ne passe pas 171kms sans petits bobos, pour l'instant c'est gérable, et il y a aussi d'autres points à gérer, à commencer par le froid. Parce que oui, là au-dessus de 2000m, à 4h du mat', il fait bien froid. J'ai mis toutes les couches en ma possession, l'organisation n'a pas eu tort d'activer ce qu'elle appelle le 'Kit grand froid', et qui imposait à tous une 3ème couche chaude, type polaire. J'ai mis mes gants et mon bonnet (oui, ça me donne une bonne tête de con.. heureusement qu'il n'y a pas de photographes officiels à ces moments-là..), mais je n'ai pas bien chaud. L'effort nous réchauffe bien sûr un peu, même si je suis toujours en sous-régime, pour gérer l'effort vu ce qui nous attend encore, mais aussi, pour gérer la douleur d'une cheville gonflée qui ne permet plus trop de mobilité, qui serait pourtant la bienvenue sur cette caillasse assez pénible.

 

Mais heureusement la vision d'un début de lever de soleil sur les sommets à 4000m du massif du Mont Blanc, côté italien, me font oublier cette gène et je profite au max de cette vue extraordinaire. J'essaie d'immortaliser ça, mais aucune photo ne peut rendre justice à la beauté du spectacle durant l'aube puis l'aurore. Le lever du soleil nous amène lumière (ça y'est, les frontales s'éteignent petit à petit) et réchauffement, bien nécessaire après cette froide nuit. On découvre des sommets majestueux, dont le Mont Blanc, mais également, à nos pieds une herbe encore gelée. Ce n'était pas qu'une impression, il a vraiment fait très froid cette nuit. Mais ça y'est, c'est du passé, on a survécu à la 1ère nuit blanche, on se rapproche de la base vie de Courmayeur, où Mlle Tortue, après une nuit bien courte aussi, est en train de m'attendre (désolé, j'ai vraiment traîné..).

 

Il est 10h15 lorsque j'arrive enfin à Courmayeur. Je suis content de voir Mlle Tortue, mais hélas on ne peut pas se retrouver tout de suite : l'assistance n'a pas accès à la grande salle de ravitaillements et de soin, je vais donc d'abord devoir m'alimenter et re-remplir mon sac avant de la retrouver dehors, plein soleil. Je suis donc un peu partagé entre manger en vitesse pour la retrouver plus vite et quand même prendre mon temps pour bien me ravitailler. Italie oblige (mais précaution niveau estomac aussi) : je mange des pâtes, plutôt que des barres énergétiques. On l'a dit, les ravitos sur cette course sont incroyables, à celui-ci il y a même un stand Garmin qui permet de remettre la montre en charge pendant qu'on reprend nous-même aussi des forces. C'est ce que je fais, sachant que là ma montre (mais aussi mon petit corps..) va devoir tenir encore des dizaines d'heures.. Après tout ça je vais enfin pouvoir rejoindre Fred', au soleil.

Autant celui-ci me réchauffait au petit matin, autant là il commence à me crâmer (oh non, pas une tête de hollandais bien coup-de-soleil'isé..). Je ne retrouve pas que Fred' d'ailleurs, il y a aussi Pierre, un ami traileur, qui avec sa femme Annie, ont des dizaines d'ultras-trails au compteur, avec podiums par catégorie à la clef, dont évidemment l'UTMB. Ils me font toujours part de leurs précieux conseils et ici encore Pierre est là avec sa bienveillance. Il me conseille, me rassure, m'informe sur ce qu'il m'attend. Il me confirme que je suis bon niveau barrières horaires (vu mon faible rythme, ça pouvait être un problème), mais me dit quand même que «Dormir, t'oublies».. Euh, ok.. dommage, je me serais bien calé à l'ombre pour une petite sieste..

 

Pas le temps pour ça, par contre je retourne à la salle pour me faire masser rapidement. Pas les jambes, mais plutôt le dos : l'énorme sac (rempli de matériel obligatoire, de bouffe et d'eau) que je trimballe depuis plus de 19heures commence à me faire bien mal aux cervicales. Je ne l'ai pas pesé au départ, mais je pense qu'il devait bien faire 4kg, ce qui est beaucoup pour moi malgré mon énorme gabarit de golgoth [..on ne rigole pas..].

 

Tout ça prend du temps, mais ce n'est pas fini encore. J'avais prévu un sac de délestage à Courmayeur, et j'ai donc une tenue toute propre et fraîche qui m'attend. Je me change donc de la tête aux pieds, sans changer de chaussures, sachant qu'aucun problème d'ampoules n'est à signaler. Allez, faut y retourner maintenant, il reste quand même 90bornes encore et plus de 5000mD+ (oui, les chiffres sont un peu hallucinants). Je fais un bisou à Fred' et un 'check' à Pierre, en leur donnant rendez-vous en Suisse pour la première, et à Chamonix pour le second.. euh.. on l'espère..

 

J'aurais passé 1h15 au total à Courmayeur. Oui c'est énorme, mais bon, j'peux être très lent quand je veux et, on l'a dit, le seul but est de finir, je maximise la chance de le faire en prenant mon temps.

 

Là y'a du lourd qui nous attend : le redoutable Grand Col Ferret, à 2529m d'altitude. Le col qui nous fera passer les 100kms et basculer en Suisse, et à partir de là, on peut commencer à décompter les kms qu'il nous reste (..euh, 70 quand même..).

La montée d'abord vers le refuge Bertone est rude, en plein cagnard. C'est aussi la difficulté de cette course, en plus de la distance et du dénivelé, il y a les changements de températures, liés à la montagne, ça use l'organisme, déjà bien fragilisé. Musculairement mes jambes vont bien, je suis en sous-régime en marchant vite majoritairement, mes muscles ne sont pas trop sollicités. C'est là où je commence à me dire que mon soucis de cheville peut être un mal pour un bien : à cause de ça je ne peux plus vraiment courir, même en descente, je ne risque donc pas trop de 'tuer' mes jambes, qui, à ce faible rythme, peuvent continuer des jours ainsi. Avantage pour la digestion aussi : sans courir ça tape moins niveau ventre le risque de défaillance gastrique est plus faible. Et ça me permet de manger de la 'vraie bouffe' aux ravitaillements, pour reprendre assez de forces pour rejoindre sereinement le prochain point. Bref, «ce qui ne peut être empêché, doit être embrassé» et « il faut faire contre mauvaise fortune, bon coeur ».

 

Bon, cette histoire de cheville gonflée -et, donc, de moins en moins flexible- a quand même des inconvénients : ça commence à me faire sacrément mal et les distances à combler entre 2 ravitos semblent interminables. Et c'est assez frustrant, surtout en descente, de voir que les cuisses aimeraient bien, mais qu'à cause de la cheville ça ne peut point.. Et une descente de 4kms en courant c'est 20minutes, là en marchant c'est 1heure...

 

Enfin bon, on continue d'avancer. Dans des conditions rudes d'ailleurs : au dernier ravitaillement avant la montée finale du Grand Col Ferret, on nous a obligés de repartir totalement bâchés de la tête aux pieds : du brouillard et du vent nous accompagnant jusqu'au sommet. Et en effet ça soufflait bien pendant la montée, le vilain bonnet était de sortie à nouveau.

 

Un peu avant 18h enfin (donc après 25heures de 'course', François d'Haene étant déjà douché..) j'arrive en haut du Grand Col Ferret. 104kms ont été parcourus, ça y'est on bascule en Suisse. Là une très longue descente nous attend, a priori l'occasion de retrottiner mais hélas plus pour moi, avec ma cheville désormais taille pamplemousse et incapable de pivoter. Du coup, chaque km est interminable et la dizaine qui me sépare au poste de la Fouly l'est encore plus. Je me mets donc à l'heure suisse, en a..van..çant.. tout.. dou.. ce.. ment.. Cette partie je la fais avec un jeune traileur, qui a apparemment perdu son binôme de club, plus expérimenté, avec qui il espérait rallier l'arrivée. Ses espoirs sont désormais douchés : comme moi il n'avance qu'à faible allure et pour lui aussi ça semble interminable, mais dans le sens de 'non-terminable' aussi. J'avoue que ce sentiment m'envahit aussi; à ce rythme-là, en descente roulante pourtant, il nous faudra encore 2heures pour rejoindre la Fouly, et après il restera encore... 60kms ! Ça nous inquiète et, ensemble, plutôt que de lutter à deux contre l'envie de renoncer, on s'accorde sur un discours négatif et assez fataliste. A ce moment-là, on n'a aucun plaisir, que de la douleur et même de la lassitude. Et avec Chamonix encore aussi loin, on sent que ça risque d'être très dur. Pour lui ce serait même 'trop' dur, et il annonce son intention de s'arrêter une fois arrivé au ravito. Moi je ne me prononce pas, même si le corps aimerait que je dise 'stop' aussi. Pour la tête ce n'est pas envisageable, les deux se mettent d'accord pour faire le point une fois arrivés au stand, alors que la nuit (la 2ème) commence à tomber..

 

A 20h je suis à la Fouly. J'ai parcouru 113kms. Encore 60. Avec 3500m D+. Le prochain ravito serait Champex-Lac, une base vie, où Fred' serait donc. Mais c'est à 14kms, le bout du monde alors pour moi (et ma cheville et mon dos). Ce qu'il se passe entre 20h et 20h20 le moment où je quitte le ravito pour tenter quand même d'aller rejoindre le prochain, je ne pourrais pas le décrire. Tout comme je ne peux pas narrer les 3heures que j'ai ensuite mis pour arriver, boitant, à Champex-Lac. La discussion entre mon corps et ma tête s'est emballée, je me suis retrouvé dans une situation que seul l'ultra offre la (mal)chance de connaître, et ces 3heures m'auront vu puiser très profondément dans mes ressources mentales. Tout seul évidemment, dans la nuit, quelque part en Suisse dans le massif du Mont Blanc..

 

A 23h, après une montée interminable dans les bois, et alors que je pensais voir la base vie au fond de la forêt depuis des kms déjà, je suis enfin arrivé à Champex-Lac, au bout de l'effort (surtout mental). Je ne suis pas le seul à être très content d'être enfin là, y'a aussi Fred' qui m'y attend déjà depuis des plombes. Elle m'y attend déjà depuis des heures, au début il y faisait jour et chaud, là il y fait nuit et froid. Il est 23h25, j'ai plus de 127kms au compteur, il en resterait 45. Avant de penser à ça, je compte bien prendre le temps de me (re)poser. Il y a une salle avec des matelas pour dormir, je sais que j'ai assez d'avance sur la barrière horaire pour y aller un moment. Fred' finit par me convaincre de m'y allonger un peu, même si je ne pense pas pouvoir dormir. Pourtant, au bout des 20minutes sur lesquelles on s'était mis d'accord, j'ouvre les yeux et elle m'informe que j'ai somnolé pendant 5-10 minutes. Ca m'a fait du bien, mais bon, ça ne me permet hélas pas d'avoir une nouvelle cheville.. Je me couvre et passe à l'étape alimentation. A nouveau soupe et pâtes, avec un peu de pain. Je ne mange pas trop pour éviter l'épée de Damoclès des maux d'estomac, mais assez pour pouvoir rallier le prochain point de ravitaillement. Ce sera Trient, à 16kms ( et 930mD+). La courageuse Fred' pourra y être aussi, c'est cool, ça motive à ne pas lâcher et à tenter de la rejoindre au plus vite / au moins lent..

 

Il est 0h55 lorsque je décolle enfin, je suis donc resté 1h30 à cette base-vie (oui, j'suis vraiment une feignasse.. et non, le classement, ne m'importe toujours nullement..). Je sais que si j'arrive à Trient ce sera presque bon, mais pour y arriver, va falloir passer par un long moment vraiment compliqué. Je n'ai plus trop de souvenirs de ce long moment, pourtant il aura duré 4h40 ! Oui, 4h40 pour faire ces 16kms! Ma mémoire doit être sélective et a refoulé ces terribles heures, seul, à boiter, dans la nuit et le froid. Ces longues heures n'étaient pas fun du tout non plus pour Fred', qui en plus n'aura pas via le 'live' mon avancée progressive. Du coup, son inquiétude était grandissante et son soulagement fut fort losqu'elle m'a vu arriver, malgré tout, à cette base de Trient, à 5h35 du mat'. Ça y'est, la terrible 2ème nuit était passée (pour nous deux), on pouvait commencer à anticiper le lever du soleil, le retour de la lumière et de la chaleur, et même, au bout, le retour (triomphal) à Chamonix..

 

Mais bon, pour cela, il restait encore un peu à serrer les dents. Il y avait moins de 30kms à parcourir, pas la mer à boire si j'étais encore en capacité de 'par-courir'. Là, avec ma minable allure, on parlait d'une dizaine d'heures quand même, surtout qu'il ne faut pas oublier le dénivelé, qui désormais cumulait à plus de 8200mD+ (encore 2000, donc).. Il restait 2 cols, dont celui à 2070m qui nous permettait de rebasculer -ah, enfin!- en France.

 

Le jour s'est levé [« ..sur une étrange idée.. Je crois que j'ai rêvé... Que ce soir je.. finissais l'UTMB.. »], normalement le jour tant attendu qui me verrait arriver au bout de ce périple.. Mais avant de viser Chamonix, je visais Vallorcine, la toute dernière base vie. C'est à 9h30 que Mlle Tortue m'y vit pointer le bout de mon [petit] nez. L'ambiance était différente de celle lors des ravitaillements nocturnes en Suisse, là ça tendait vers la fête, pour Fred' et pour moi, mais aussi pour tous les autres courageux -coureurs ou accompagnateurs- présents à ce ravito', le doux parfum de l'arrivée à Chamonix commençait à se faire sentir.. On en était à 154kms, moins de 20 à survivre. Un tout dernier col à passer, bien hard par contre, la 'Tête aux Vents', à 2130m, avec sa raide montée interminable. Même les élites en ch*aient sur cette montée, mais bon, eux la faisaient à fond. Moi je comptais juste la passer à 3,5km/h, aidé par mes bâtons pour compenser un appui en moins..

 

De la sortie de Vallorcine au sommet, il y avait 8kms et 900mD+. Tous les 'coureurs' qui en étaient là, faisaient peine à voir physiquement parlant, mais au niveau du visage, on avait tous un début de sourire, un éclat dans le regard. On savait que c'était la dernière difficulté, le bout du tunnel, et pour nous aider à passer l'ultime obstacle, des centaines de supporters étaient déjà là, en bas de ce mur à monter ou sur le parcours lui-même, pour nous encourager et, déjà, nous féliciter. C'est extraordinaire et donne déjà un aperçu de ce qui nous attend, dans quelques heures, à Chamonix..

 

Durant la montée j'ai eu ma dernière discussion avec un autre galérien, c'était un irlandais cette fois-ci d'une cinquantaine d'années. Il a le logo de finisher d'Ironman tatoué sur un mollet, je lui ai dit que c'était bon, qu'il allait pouvoir prendre rendez-vous pour le logo 'UTMB' sur l'autre jambe.. Puis je l'ai laissé filer, son rythme (de.. 4km/h) étant trop élevé pour moi..

 

Il y a à nouveau des « Allez Stéphane » et même « Bravo Stéphane » qui viennent du public, ça compense largement le manque d'énergie et donne le sourire. Ce qui fait briller les yeux aussi, c'est cette vue qu'on a à nouveau sur le grandiose Mont Blanc ; le voilà de retour, majestueux, sous le soleil. Je commence à me projeter et à faire le bilan un peu dan ma tête, en me disant que j'aurais vraiment eu de la chance avec le temps, il aurait pu être bien plus cruel avec nous. Je me dis aussi que ça va le faire, que je vais le terminer cet ultra-trail du Mont Blanc. Je jette des regards à ces 4809m enneigées, les immortalise, et me dis que je j'aurais fait tout le tour de tout ça, et que c'est un truc de dingue quand même..

 

Me voilà enfin arrivé au sommet, le tout dernier. J'arrive ensuite au toute dernier ravitaillement, celui de la Flégère. J'y suis à 13h19, sous un sacré cagnard. Je reprends de l'eau pour la dernière fois, j'étais à sec, vue la chaleur et l'éternité qu'il m'a fallu pour arriver jusqu'à-là.. Désormais il n'y a plus que de la descente, 850mD-, ce qui fait le plaisir de tous ceux qui ont encore un peu de jus et de jambes, et qui descendent en courant pour rallier Chamonix au plus vite. Moi il me reste encore un peu de jus et normalement je me serais régalé sur une telle descente avant l'arrivée, mais les jambes je ne les ai plus, il ne m'en reste qu'une, donc molo, évitons un beau petit rouler-bouler de dernière minute.

 

Là je suis dans les sous-bois qui déboucheront à Chamonix, qui se fait languir.. On crie mon nom un peu plus bas, je lève ma tête de mes pas et vois Annick & Pierre, mes amis ultra-traileurs qui m'attendaient pour faire la fin (plusieurs kms pourtant encore) avec moi. J'avais quitté Pierre à Courmayeur, il y a une éternité de cela. On espérait se retrouver à Chamonix, et bien c'est chose faite. Ils me sortent de la bulle de concentration dans laquelle j'étais encore plongé et me font prendre conscience que c'est quasi-fait, que je vais boucler la boucle, passer la ligne d'arrivée..

 

Ils courent à mes côtés, au plutôt devant, j'ai du mal à tenir le rythme. Ils ont Fred' au téléphone, elle s'impatiente bien sûr, ils lui disent que oui, oui, j'arrive, oui, vraiment. Pierre est un des premiers à m'avoir fait croire à ce projet, il y a plusieurs années. C'est beau qu'il soit là pour faire les derniers kms. Il sait ce que c'est, il me dit que ça va être énorme et qu'il faut que j'en profite. Et c'est bien ce que je compte faire (..de toute façon, je ne pensais pas tenter un sprint..).

 

Ca y'est, on sort de la forêt, on passe un pont et on est dans Chamonix. Ce n'est pas encore le centre-ville, mais l'ambiance est déjà énorme. Les gens encouragent, félicitent, tapent dans les mains. Ce moment, le retour à Chamonix après 2 jours et 2 nuits d'effort, parfois douloureux, je l'ai rêvé plusieurs fois. Je pensais que ça allait être superbe, ça l'est encore plus. Je demande à un coureur anglais derrière moi s'il veut passer, histoire qu'on profite chacun son tour de ce 'moment de gloire' sur la tapis de la ligne d'arrivée. On y est presque, et là je vois Fred', non pas Mlle Tortue, mais Fred' Chaillet, notre ultra-traileur pyrénéen, qui a fait l'assistance pour un pote et qui est là pour mon arrivée. C'est génial, merci beaucoup à lui.

Et juste après, ça y'est, voici Fred', la vraie, les yeux rougis [..ça doit être la fatigue, non..?]. Elle court avec moi quelques mètres et assiste à l'incroyable ambiance dans ce centre ville. C'est indescriptible. Je vous l'ai écrit au début du (looong) récit : rien que ça justifie tous les efforts pour en arriver là. Au départ il y avait les efforts pour être présent et pouvoir s'attaquer à cette mythique course. Désormais, à l'arrivée, il y a tous les efforts durant ces nombreuses heures. Très nombreuses même, plus de 45heures pour ma part. Et c'est finalement à 14h41 le dimanche, après être parti à 17h le vendredi, que je passe la merveilleuse et énorme arche d'arrivée, après donc plus de 171kms et 10000m de D+. Ca y'est, c'est fait, le tour du Mont-Blanc est bouclé, je suis finisher de l'UTMB, c'est juste ouf. L'ambiance et le vacarme autour de moi le sont tout autant, entre le public, les bénévoles, les photographes, le speaker, les officiels, Annie & Pierre, Fred' (Chaillet) et Arnaud, et bien sûr Mlle Tortue. Mlle Tortue qui aura passé ces 45heures de périple avec moi, mais aussi les mois de préparation les précédant, et qui m'aura supporté [dans les 2 sens du terme..] pendant tout ce temps. Évidemment un gros merci ne suffirait pas.. mais bon, MERCI quand même hein.. Et bien sûr merci à vous tous, pour vos messages d'encouragements et/ou de félicitations.

 

Bon, comment se sent-on après une telle aventure.. ? Et bien, c'est facile : comme toi cher lecteur qui a eu le courage / la folie d'aller jusqu'au bout de cette interminable récit. Fatigué, et soulagé d'en finir donc. Et avec une folle envie de se faire une fondue de fromage.. Quoi ? Non ? Ben en tout cas c'est ce qu'on a fait, le soir, après une courte sieste.. (ah oui, et une douche aussi.. pas inutile..).

 

Allez, arrêtons-nous là, place à la récup'; U.T.M.B. à tous :  Ultra Top Merci, Bisous

 

Stéphane

 

 

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Commentaires: 9
  • #1

    Le moyen (jeudi, 16 septembre 2021 19:11)

    Bon, je viens de lire les 5 premières pages, j'adore! Je stoppe là et reprendrai ma lecture ultérieurement...:):)

  • #2

    Fred’ le faux (jeudi, 16 septembre 2021 22:10)

    Mais quel récit !! Aussi superbe que la performance. Magnifique !! Tu peux être fier de toi pour ce que tu as fait !! Très admiratif !! Et un grand bravo à Fred’ ( la vraie !) pour l assistance , c est vraiment dur comme métier ;)

  • #3

    Geneviève (jeudi, 16 septembre 2021 22:10)

    Je suis désolée Didier pou ton manque d'endurance, tu devrais en parler avec coach Sergio.(lol)
    Félicitations à notre blondinet FINISHER de l'UTMB, je suppose qu'en écrivant ce super CR , tu étais toi aussi sur un petit nuage, je dirais même plus.... sur ce super nuage au-dessus de ce fameux Mont-Blanc. Merci pour cette prose et ces belles images et félicitations aussi à Fred, elle a droit elle aussi à une bonne récupération . Soigne bien ta cheville mais peut-être que cette blessure à éviter de te cramer durant la première moitié du parcours, qui sait ?
    A bientôt pour de nouvelles aventures à lire sur mon balcon comme une vieille...........

  • #4

    Sergio (jeudi, 16 septembre 2021 22:50)

    Moi j'ai regardé que les photos (désolé) et c'était déjà très bien: de magnifiques paysages, des blagues à 2 balles... Par contre c'est quoi cette affiche pourrave genre mauvais manga? Stéphane, tu pourrais quand même choisir des courses avec des affiches sympas! Bon une petite question, c'est quoi le plus difficile à faire: la course ou le compte-rendu?

  • #5

    Laëtitia (jeudi, 16 septembre 2021 23:37)

    Un seul mot: extraordinaire ! L’exploit et le compte rendu…

  • #6

    Re le Moyen (vendredi, 17 septembre 2021 19:49)

    …Je reprends la lecture et la termine.
    Quel mental Stef, je ne vois pas grand chose à rajouter.
    A part bien sûr mes plus sincères félicitations.
    Et bravo Fred pour l’assistance que tu as fournie à ton Golgoth pendant ces longues heures.

  • #7

    Thomas (vendredi, 17 septembre 2021 22:26)

    Quel exploit le duo magique Le Blond-Mlle Tortue, chacun à sa manière ! Bon, le plus grand challenge maintenant, c’est de t’en trouver un autre : ton Marathon de Rotterdam en moins de 3h00 et à cloche-pied (ben oui, pour ménager ta cheville), la Diagonale des Fadas sans te vider, et pour finir en beauté tu vas sans doute essayer de devenir le 16eme finisher dans l’histoire de la « Barkley ». Impossible is not TAC !

  • #8

    Manu (lundi, 20 septembre 2021 08:48)

    Quel exploit!! le niveau de la section Elite s'élève vers les plus hauts sommets. Félicitations au Finisher et à son équipe de soutien...

  • #9

    Mlle Tortue (lundi, 20 septembre 2021 23:12)

    Ça y est, j ai enfin découvert/lu ton recap... et bien bravo car la mission n était pas simple. En effet, résumer cette aventure , car oui c est plus qu une course mais une vraie aventure qui se prépare depuis plusieurs mois voir années comme tu l explique dans ton , chapeau tu as réussie cette mission aussi ;-)
    Enfiiiin bref, bravo je suis fière de toi pour avoir relevé ce défi: terminer ce fameux UTMB ! ( et aussi Le recap lol) .Merci aussi de l avoir partagée avec moi, ç était vraiment une expérience ouf’issime. Beaucoup de nouvelles choses pour cette course: toi d abord tu étais effectivement différent mais aussi la logistique qui a demandé de s adapter .. mais que c était chouette et beau ...
    Voir ces UTMB’istes ce dépasser, leurs accompagnants les assister ou encore les bénévoles et leur bienveillance... bref une véritable aventure qui nourrie humainement...
    Bon je ne vais pas faire un recap « assistance » mais me contenter de te féliciter encore une fois pour cette perf extraordinaire que tu as réalisé et « seul est vaincu celui qui renonce » et tu n as pas renoncé malgré les sacrifices d avant courses et les souffrances de pendant courses.
    Bravo mon bout et merci donc ... je suis très fière de toi.
    Place à des nouvelles aventures ;-)
    ( petit mot pour les TAC’s: merci pour vos messages qui m ont tenu compagnie durant les longs moments de solitudes lol et qui nous ont fait du bien à tous les deux. Désolée pour les réponses tardives parfois mais pas évidents par moments de tout gérer lol)