UTMB (173km / 10000mD+)


 

..Et voilà l’heure du récap tant attendu 😊

 

Prévoyez un bon canapé, une bière et des popcorns parce que ça va être un peu long, à peu près aussi long que ma course 😉

 

Alors cette fois, je vais vous évitez le "Tout a commencé y’a 8 ans, blablabla, merci Sev !!". Même si j’en pense pas moins, hein Sev ! [NDLR: amie de Fred', avec qui il a débuté le trail]

 

Cette aventure UTMB 2023 a en fait commencé fin 2020 quand Arnaud et moi nous sommes inscrits pour la CCC. Il aura la chance d’être tiré au sort et moi non ! Au final, cela m’aura permis de faire le Grand Raid des Pyrénées Tour des Cirques (130 kms) et de faire son assistance sur la CCC en août 2021 (et inversement) : on aura doublé les aventures, c’était pas si mal. Et on aura goûté une 1ère fois à l’atmosphère chamoniarde (d’autant que Steph, le 4ème larron..., faisait l’UTMB cette année-là aussi).

 

Fin 2021, je me réinscris au tirage au sort CCC mais avec tous les gens mis en attente suite aux épreuves COVID annulées, encore raté en janvier 2022. C’est à ce moment-là aussi que l’UTMB a mis en place son nouveau système de 'Running stones'. Et en bon ingénieur organisé que je suis, j’ai compris alors qu’une opportunité s’offrait à moi, les gens n’allant pas comprendre le nouveau système. Et ça s’est passé exactement comme prévu. Me voilà donc en quête de mes stones, à faire le Saint-Jacques en juin puis mon 1er 'vrai' 100 Miles à Nice. Et c’est même allé au-delà de mes espérances, car en qualité de multi-recalé au tirage au sort, l’UTMB me donne 1 stone gratuite et double mes stones de courses "by UTMB" 2022. C’est donc doté de 15 stones que j’aborde le tirage au sort de l’UTMB 2023. Car oui, là maintenant il n’est plus question de faire la "petite" CCC mais le vrai UTMB : tant qu’à tenter sa chance pour un tirage au sort, autant que ça vaille le coup !

 

J’aborde donc le fameux jour J, le 10 janvier 2023, avec confiance mais un peu de fébrilité malgré tout. Et bam, le verdict tombe, YEEEEEESSSSS !!!! J’avoue que ce jour-là j’étais excité comme une puce, les collègues de BV peuvent témoigner. Je me lance illico dans la validation de l’inscription, on ne sait jamais qu’elle m’échappe. Quelques pages / renseignements à remplir, et on arrive au moment du paiement ! Petit moment d’hallucination, je me demande si je rêve mais non non…. Bienvenue dans le monde fantastique IronMan 😊 Après, tu réfléchis 5 min, tu te dis que tu as fais toutes ces courses pour ça, ça serait c… de s’arrêter là. Et BIM le portefeuille est délesté de 400 € !! (Et ce n’est que le début …)

 

Petite pause pour les lecteurs. Ça va ? Vous tenez le coup ? On est encore qu’à l’amuse-bouche 😊.

 

Maintenant que l’inscription est OK, va falloir planifier toute la saison, les entraînements, parce que ça serait quand même con de se présenter sur la ligne de départ pas vraiment prêt. Ça a pas forcément été aussi régulier que pensé initialement, j’ai évidemment quasi pas fait de renfo' / gainage (vraiment dur de se motiver seul…) mais globalement je me suis assez bien tenu à mon programme, même pendant l’été avec les grosses chaleurs où c’était pas évident parfois de se motiver. Dans les généralités, j’avais positionné 1 long par mois (Saint Victoire début avril, Trail N Loue sur 2 jours mi-avril, Grand Luberon en mai, Trail du Col du Noyer fin juin, Restonica début juillet, WE choc fin juillet). La Sainte Victoire a été un massacre absolu mais aura au moins eu le mérite de mettre la machine en route (et un bon travail mental). Le Grand Luberon a montré que la forme était là, confirmé lors de l’enchainement Col du Noyer / Restonica qui m’a mis en confiance malgré la difficulté à finir la Restonica (qui a amené son lot de doutes aussi). Et puis le WE choc GRP avec toute la team BSC a juste été du bonheur et confirmé que la prépa avait porté ses fruits.

 

Place au mois d’août, son affutage et aussi toute la prépa autour de la course. En 1er lieu, organiser l’assistance, avec toutes les contraintes de routes fermées, ravitos accessibles uniquement en UTMB-Bus, villages avec interdiction de stationnement qui remettaient pas mal en cause notre organisation initiale à base de location d’un Van ! Avec Lisa, on a étudié ça dans les moindres détails, concocté plusieurs options, et finalement après discussion avec Nono, on a retenu ce qui nous semblait la meilleure (et qui s’avèrera le bon choix), mix entre utilisation du van et des UTMB-Bus. Autant vous dire qu’en ce début du mois d’août, on était à fond dans l’UTMB !!!

 

Mi-août, préparation des affaires, dans un contexte d’anticipation importante (2 semaines avant la course) et de météo incertaine (j’y reviendrai !!), obligeant à prévoir toutes les options possibles (habits chauds, habits froids, mauvaise météo, pluie etc..). A ce moment, je suis vraiment au TAC’quet (ahah) !!

 

La météo, parlons-en ! 1 semaine avant l’UTMB, il y avait le GRP, où j’ai suivi les copains du BSC à distance. Et là, on peut dire que ça a été "variable". Certaines courses sont passées à l’écart des intempéries, d’autres en plein dedans (avec même une épreuve annulée tellement c’était cata'). Alors je commence à regarder du côté de la Haute-Savoie, et la, horreur... Ça se confirmera avec le départ de l'épreuve de la PTL le lundi sous le déluge pendant 2 jours, de la neige au-dessus de 2000m, de la boue etc... Je peux vous dire que à ce moment-là, j’en menais pas large. Je me voyais bien avec l’expérience de Nice (1 journée de pluie sur 2 jours de course, boue de folie), mais en pire. Mais finalement, on commence à voir l’éclaircie se profiler en fin de semaine ! et le mercredi le SMS tombe : seul le kit de base est activé !! ça signifie qu’ils ne prévoient ni canicule ni grand froid, ni mauvais temps 😊 oufffffffffff !

D’ailleurs, le SMS est arrivé à peu près en même temps que quand on est arrivé à Chamonix, le mercredi en fin de journée. Etonnamment à partir de ce moment-là, même quand on arpente les rues chamoniardes, c’est comme si mon esprit était ailleurs, je ne pense plus du tout à la course ! et ça ne me quittera plus jusqu’au départ.

 

Jeudi matin, on en profite pour monter a l’aiguille du midi avec Lisa, fabuleux, hors du temps, et le temps de redescendre, nos 2 acolytes Arnaud et Steph nous rejoignent. Ça y est, la team est au complet pour affronter l’événement ! Team complétée par Amélie, présente sur l’évènement en tant que bénévole et qui va bien participer à l’ambiance pré-course. Durant ces dernières 24h, on va se balader dans les rues prendre l’ambiance, faire du shopping au Salon du trail (aie la CB …), récupérer le dossard, etc… Bref, ça se prépare doucement.

 

2ème pause pour mes lecteurs, je les sens un peu fatigués !! allez ça y est, vous venez de finir la prépa, on va pouvoir passer à la course 😊

 

Vendredi 16h30, après une petite sieste, il est l’heure de s‘habiller puis à partir de 17h de rejoindre la ligne d’arrivée. J’ai rien dit à mes collègues à ce moment-là, mais j’avoue que j’ai eu un petit stress, car on s’est mis en route un peu plus tard que prévu, quand on arrive dans les rues du centre, c’est full donc on progresse pas très vite vers la ligne de départ, je me dis "Ca commence bien, je vais arriver en retard". Et puis non, finalement, me voila pile à 17h30 sur la ligne, enfin 20m derrière la ligne vu le monde (2800 coureurs) mais je m’apercevrais plus tard (à l’arrivée) que finalement, j’étais placé plutôt à l’avant malgré moi. Un dernier câlin de ma fille adorée, des derniers checks avec la team, photos souvenirs et c’est le moment de rester seul et de me mettre dans ma bulle !! de 17h30 a 17h55, on écoute Ludo Collet, la voix de l’UTMB, divers clapping pour faire monter l’ambiance (et le cardio'), le briefing, puis vient le moment tant attendu, l’hymne officiel: Vangelis !! Et à 18h00 (un peu en avance en fait), les fauves sont lâchés. Enfin pas lâchés de suite, faut du temps pour que cette masse se mette en mouvement, mais finalement, ca démarre plus vite que je pensais et à 18h00, je passe la ligne. Encore quelques 100/200m où ça court en accordéon et puis ça part pour de bon.

 

Comment décrire l’ambiance au départ? C’est juste indescriptible en fait tant qu’on l’a pas vécu. Une foule monstrueuse qui vous encourage, sur des kms, c’est complétement dingue !! Les 1ers kms sont roulants jusqu’aux Houches (8kms) ou on est vraiment porté par cette foule. Le monde recommence à nouveau aux Houches où la foule se fait à nouveau très présente. Et le restera dans le 1er col où on aura du monde quasiment tout le long. La 1ere montée se passe bien, les jambes sont présentes, les bras poussent bien sur les bâtons. Idem pour la redescente vers Saint-Gervais. Depuis le départ jusqu’à Saint-Gervais, je ne fais que doubler, ce qui me fait penser (à tort) que je suis parti assez loin dans la masse des coureurs et que je me replace petit à petit (sachant que la place n’est pas du tout un objectif mais ça donne des indications).

 

J’en profite quand même pour profiter des paysages. Avec le soleil couchant, c’est magnifique !! Car ça a été un des leitmotivs des 2 jours. OK c’est une course, il faut regarder où on pose les pieds. Mais ne pas oublier de profiter des paysages somptueux. On est quand même dans un des plus beaux endroits du monde !

 

J’arrive à Saint-Gervais à la moyenne de presque 8 km/h, classé autour de la 900eme place, là je comprends qu’il se passe un truc pas normal. Je n’ai vraiment pas le sentiment d’être parti vite car j’ai fait le début à ma main, mais avec le recul, très clairement, oui j’étais bien trop rapide ! 30 min d’avance sur nos estimations (sur 3h de course)...

 

La team d’assistance est là, je fais un petit complément d’eau, mange un peu, on discute 2 min, un câlin de Lisa (ils vont me porter toute la course ces câlins 😊) et c’est reparti.

 

On attaque la montée. Celle que je redoute. On en a pas mal parlé avec Steph avant la course, il pourra témoigner. Ça ne monte pas forcément fort au début, mais ca va monter pendant presque 25 kms / 2000m D+ jusqu’en haut du refuge de la Croix du Bonhomme.

 

En attendant c’est parti pour 10 kms et 500mD+ jusqu’aux Contamines, qui est le 1er point d’assistance de la course (il y en a 5 en tout) et que j’ai hâte de rejoindre pour retrouver la team ! Ça se passe bien, je m’alimente bien depuis le début mais comme je commence à l’entrevoir, mes voisins vont bon train, trop vite pour moi, alors je lève le pied et fait la montée à mon rythme, hors de question de se griller dès maintenant, la route est longue ! J’atteins les Contamines en 4h15, moyenne toujours de presque 7,5, autant dire que ça va quand même toujours (trop) vite. Je me rappelle à ce moment-là m’être dit "Nan mais c’est bon, en fait il n’y a "que" 1500m D+ pour 30kms, c’est normal que tu aies mis moins de 5h (temps planifié)". Déni quand tu nous tiens... 😊

 

A ce ravito, c’est le bordel. Je ne vois pas la team quand j’arrive. L’espace coureur est petit, bondé, je comprends vite que je vais devoir me débrouiller. Il n’y a déjà plus de gaufres Naak… J’envoie 1 texto à Lisa pour dire que je suis là, elle informe Arnaud qui va alors devoir forcer l’entrée (ils ne laissent rentrer les assistances que des coureurs déjà là, du coup, ça bouchonne et bloque tout). Mais Nono a solution a tout, il se faufile et il arrive !! Parce que pour ceux qui ne connaissent pas, la particularité, c’est que 1 seule personne est acceptée par assistance. Ça sera donc Arnaud qui va assurer la mission tout au long de la course !! On arrive à trouver une place pour s’assoir dans l’espace assistance, et on se pose 5 min. On recomplète la bouffe, Arnaud me fait le plein des flasques d’eau, du camel back. Parce que là, c’est la grande traversée qui s’annonce. C’est parti pour la montagne, la vraie, et on se retrouvera que à Courmayeur 50 kms plus loin, et 3200m D+ en plus dans les jambes. Autant dire quelques heures (au final 13H) !! Côté bouffe, on se trouve assis à côté d’un énorme stock de produits Naak (purée, gaufres, barres), on va finir par comprendre que c’est à personne, et on récupère le tout 😊. C’est l’heure de repartir. Cette fois, la team est à la sortie du ravito, on discute 5 min, câlins, checks, photos et hop go !!

 

Direction Notre-Dame de la Gorge ("Notre Dame des Anges" dira Arnaud 😊). Juste 4 kms à peu près à plat. Ça passe bien. Normalement, la team doit être présente car le bus emmène à cet endroit où il doit y avoir une ambiance de fou ! Malheureusement, l’orga' privilégie les retours sur Chamonix, on ne se reverra pas. Enfin, ça c’est la version officielle. Après coup, je verrai des photos d’apéro etc… la team assistance était-elle encore très concentrée sur sa mission à ce moment-là ?? 😉  Que dire de Notre-Dame? Superbe animation Hoka avec 1 tunnel d’anneaux de lumière multicolores. C’est superbe. Pour l’ambiance, elle est présente, mais j’avoue avoir été un peu déçu. Rien à voir avec ce qu’il peut y avoir pour les 1ers, ce qu’on voit sur les vidéos. Bon, je peux comprendre les gens qui ont pas envie de rester 5h à attendre les longs comme moi 😉. Il reste quand même pas mal de gens, et entendre des "Allez Frédéric" (notre nom est inscrit en gros sur le dossard, ça c’est vraiment génial), ca fait un bien fou. C’est là le moment où la montée vers le Col du Bonhomme commence vraiment, et où on attaque la montagne et la nuit !

 

Et donc là, c’est parti pour un peu plus de 14 kms / 1400m D+. C’est globalement assez régulier. Mais c’est long... Au final, cette montée se fait à 4km/h, c’est pas si mal. Y’a un ravito au milieu qui permet de faire une petite pause (et qui fait du bien). 2 problèmes apparaissent à ce moment-là. J’ai mal au ventre, je n’arrive plus à m’alimenter régulièrement comme j’ai l’habitude, du coup, c’est bouillon-vermicelles sur les ravitos + Tuc's quand il y en a , et juste eau entre les ravitos ! Ca ne sera pas trop gênant en montée comme on le voit sur le rythme, mais par contre , impossible de courir en descente... Là, ça se ressent beaucoup plus sur la moyenne... 2ème problème: au-dessus de 2000m, on trouve un vent glacial, on va même traverser la neige tombée en début de semaine. Bien habillé, ça passe, juste un peu froid aux mains avec les gants (et forcément plus aucune envie de faire une photo / vidéo 😉).

 

En attendant, le spectacle est sublime. La lune est quasi pleine, et nous permet de bien profiter des panoramas et montagnes alentours. Et les petites lignes pointillées laissées par les frontales sont plutôt magnifiques aussi. Et me permettent de voir qu’il y a beaucoup de gens derrière moi, c’est bon pour le moral !

 

Je finis par arriver au sommet, la délivrance ! et hop quelques kms de descente pour rejoindre un gros ravito bien attendu, Les Chapieux ! On le voit d’assez loin en plus alors ça motive d’autant plus (on voit d’ailleurs que le rythme est plutôt bon: 6,5 km/h). Je sais pas pourquoi, je pensais qu’on était déjà en Italie mais en fait, on est accueilli par un panneau "Bienvenue à Bourg Saint-Maurice". Ah OK, soit 😉. A partir de là, la routine va être à peu près la même à chaque ravito non-assisté : chercher une place pour se poser, aller chercher bouillon-vermicelles, refaire le plein d’eau... Et passage aux toilettes ! Ca fait perdre du temps (souvent y a la queue !!) mais c’est nécessaire, pas le choix ! Au total, la pause sera d’environ 30 min pour me requinquer, et go, c’est reparti.

 

Je ne le savais pas encore, mais le pire était à venir 😊: le Col de la Seigne. Bienvenue en enfer ! 10,5 kms pour 1100 m D+ (toujours à peu près le même ratio comme vous le voyez). C’est assez régulier toujours. Mais interminable. Tu penses être en haut, et hop tu t’aperçois que ça continue. Et ça un nombre de fois incalculable. Démotivant !! Comme on est remonté, le vent glacial est de retour ! et cette fois, il est venu avec son copain le brouillard. Moins cool. Bref, on finit par y arriver ! Toujours à peu près 4km/h, malgré les impressions, c’est plutôt pas mal pour moi. Une fois en haut, j’avais bien remarqué qu’il y avait un petit frère en suivant (petite descente, et petite remontée au col des Pyramides Calcaires, "juste" 300m D+). Ce 2ème morceau, plus long que je pensais passe en revanche beaucoup mieux. On est là dans un monde beaucoup plus minéral (cf. le nom), ça nous change ! Et le jour commence à se lever, le brouillard à se lever alors la motivation revient. En tout et pour tout, dans cette double montée, j’aurai avalé 1 gaufre NAAK… Le ventre ne veut toujours pas ! Place à la descente vers Lac Combal, nouveau ravito bien attendu. 'Me rappelle plus particulièrement de la descente mais on voit le ravito d’assez loin également car il est au milieu d’un plateau, c’est toujours motivant de savoir où on va.

 

Arrivé sur place, je mets mon petit protocole en place, et on voit que ça va mieux car je m’arrête que 15 min. Bon, je savais pas ce qui m’attendait derrière. Plus que 13 kms pour Courmayeur mais avant on a une "petite" bosse de 4 kms / 500m D+. Sachant qu’on doit avoir facile 1,5 kms de plat en repartant du ravito. Je vous laisse imaginer ce que ça fait 500m D+ sur 2,5 kms de montée. D’ailleurs, on le voit, pour la 1ère fois, la moyenne chute fortement (3 km/h). Cette montée est dure, très dure. On est rejoint par des randonneurs... et ils vont aussi vite que nous 😊. Mais la motivation est là, ça va finir par passer. Ensuite, "plus que" de la descente !! Plus que 9,5 kms avant Courmayeur !! J’avoue que ces kms vont me paraître interminables. Je n’avance plus (enfin c’est mon impression, pas totalement confirmée par les chiffres; c’est sûr que 5,5 km/h en descente ce n’est pas très rapide, mais c’est pas indigne non plus). Et puis pour la 1ère fois du parcours, on va avoir droit à un petit rab de 2 kms en plus de ce qui est annoncé. Dur pour le moral. Je finis quand même par arriver au ravito situé au-dessus de Courmayeur. On est en Italie, y’a des bonnes pasta qui nous attendent, elles me font vraiment envie mais comme il ne reste que 5 kms, je ne m’attarde pas, je ne reprends que de l’eau, je suis trop impatient de rejoindre ENFIN la team. Sauf que la descente est très très raide (500m D- en 3-4 kms). Je vais finir par faire une pause pour me déshabiller (2nd couche et gants) car pour la 1ère fois, il fait chaud ! il était temps 😉

 

Bon an mal an, je finis par arriver en bas et la traversée de jolies rues de Courmayeur me remotive à courir. C’est pas encore ça, mais le ventre commence un peu à aller mieux. Enfin le gymnase est en vue. La team est là, yeeeeesssss !! je récupère mon sac d’assistance (stockage super bien organisé par numéros, c’est impressionnant), derniers mètres et hop je me pose sur un banc / table et Arnaud me rejoint !

 

Tiens, un sujet dont on n’a pas encore parlé: les barrières horaires ! Je m’y attendais et comme prévu, j’ai à la fois un peu de marge mais pas suffisamment pour ne pas y penser. Au milieu de la montée du col de la Croix du Bonhomme j’avais 1h45 de marge, je suis arrivé aux Chapieux avec 2h30 d’avance et reparti avec 2h d’avance. Et grosso modo, ça va être ça à peu près tout le long. Arrivée au Lac Combal avec 2h15 d’avance et reparti avec 2h… Pour Courmayeur, j’arrive avec 2h15 d’avance (j’arrive toujours à grapiller un peu de marge sur les sentiers). J’en profite pour faire une grosse pause, je repars "juste" avec 1h30 d’avance.

 

Pendant la pause, toujours le même rituel, sauf que je reste assis et c’est Arnaud qui gère tout 😊. En plus, on en profite pour recharger montre et téléphone. Et anecdote rigolote: quand on recharge la montre, elle continue "d’avancer" (=les kms augmentent), va comprendre 😉 Cette fois, on va rajouter du coca (pour le ventre et aussi se réveiller, car la fin de la 1ère nuit a été difficile à ma grande surprise !!), et surtout les bonnes pates bolo' italiennes. Elles font un bien fou. Côté pied, tout va bien, donc on change rien. Je vais juste changer de maillot pour passer de manches longues à manches courtes ! Je repars aux couleurs du BSC, mon 2ème club de cœur, celui qui m’a donné envie de faire de l’ultra avec le GRP !

 

Je profite toujours des ravitos pour regarder vite fait les messages sur mon tel, mais j’avoue que je les lis pas tous, et je ne prends pas le temps de répondre. Mais de voir tout ce soutien fait un bien fou, merci à tous 😊. Et puis y’a tous les messages que Arnaud me fait passer en direct. Parce qu’en plus d’assistant, il fait aussi mon attaché de presse / community-manager (:gestion des groupes WhatsApp, Facebook, une perle !!) !

 

Bon à Courmayeur, il m’explique qu’ils n'ont pas de réseau, donc que c’est plus compliqué de me suivre. Je vais juste lui montrer comment activer les données en itinérance.. 😉 Ca arrive, même aux meilleurs ! 'Faut dire qu’ils ont pas beaucoup dormi non plus !

 

Après m’être bien requinqué, je sors du ravito, retrouve le reste de la team dehors, au soleil. On papote 5 min, on marche un peu ensemble, ça fait un bien fou. Je repars remonté comme un coucou. A fond !! La barrière se rapproche, il est hors de question que j’en reste là !! D’autant plus qu’on attaque le gros morceau avec une montée au sommet du parcours en 2 temps. D’abord 5,3 kms pour 800m D+ (800m, je pense que c’est le tarif de base sur l’UTMB, en dessous, ça existe pas 😊) pour rejoindre le refuge Bertone. Toujours le même type de montée, assez régulier, en forêt, je monte plutôt bien, et je le sens car je n’arrête pas de dépasser. Pour l’anecdote, j’aurai atteint mon + mauvais classement à Courmayeur, ensuite, je progresserai au classement jusqu’à la fin, pas forcément pas de façon régulière (dommage que la course s’arrête si tôt 😉). Ce 1er morceau passe pas mal, 3,5 km/h avec ce ratio, c’est plutôt bien. Arrivé en haut, je reprends mon rituel (coca / bouillon-vermicelles), je refais le plein d’eau et c’est reparti après une pause express de 5 min. C’est là que je vais rencontrer Nathalie (avec qui on va discuter un peu et qui va m’aider à remettre mon bol dans mon sac), et on va se suivre grosso modo jusqu’à La Flégère. De toute façon, à partir de maintenant, on va tous aller à peu près au même rythme, certains descendent plus vite, d’autres montent mieux (moi par ex) mais ça va s’équilibrer !

 

Bon je m’égare ! Après le refuge, on a droit à un plateau de 7 kms. Ce plateau a la vue la plus magnifique qui existe, avec vue dégagée sur les glaciers, c’est sublime ! mais malgré tout, moi qui pensais avoir droit à un répit, je déchante. C’est loin d’être plat et même ça finit par remonter sur un autre refuge. Quel enfer ! C’est long. Finalement, on se reprend 300m D+ ! Bon ça finit par passer, c’est juste un point d’eau mais bien utile pour refaire le plein. Et maintenant, pour de bon, plus que 5 kms de descente pour arriver au prochain ravito. Encore une fois, ça avance pas très vite, je fais du 4 km/h parce que je peux pas aller plus vite ! Je (re)trouve un collègue Ukrainien avec qui on a discuté un peu plus tôt, et on finit par arriver à Arnouvaz. J’arrive avec 1h40 d’avance sur la barrière, je sais que c’est tendu, mais je préfère faire une grosse pause, bien manger, me reposer, parce que c’est THE morceau !! Encore 800m D+ (je vous ai dit, c’est le tarif de base), pour 4,4 kms. Surtout c’est le sommet de la course, le Grand Col Ferret !

 

Je discute avec les bénévoles, ils nous redonnent le sourire et c’est reparti, avec juste 1h10 de marge sur la barrière horaire. L’étau se resserre. Je suis "encore plus" remonté qu’après Courmayeur. Je repars la fleur au fusil, et à ma grande surprise, ça monte assez bien. Et plus, cette fois, pas de mauvaise blague à la mode 'Col de la Seigne', on voit assez vite où on va et on finit par apercevoir la tente qui signale le sommet. 3 km/h pour ce type de montée, après plus de 100 kms, c’est plutôt satisfaisant. Parce que autre victoire qui m’a donné confiance, sur mes 2 ultra précédents, j’avais franchi la barre des 100 kms après 24 et 25h. La, plutôt autour de 23h10. Progrès non négligeable.

 

Toujours est-il qu’arrivé en haut du Grand Col Ferret, je me sens euphorique. Tellement que je me prends à croire que je vais être capable d’avaler la boisson isotonique que j’ai dans mon camelback et que j’ai pas touché depuis des heures. Mal m’en a pris... Pas grave, ça repart vite. Toujours pas capable de courir mais je marche (très) vite dans la descente, je suis au-dessus de 6km/h, et je double à gogo. Parce qu’à ce moment-là, plus personne ne court. Plus ça descend raide et plus je double. Tout ça, c’est bon pour le moral. Y’en 10 kms pour rejoindre La Fouly, ça va prendre 2 h, mais je vois pas vraiment le temps passer. Et il fait encore jour, c’est cool, c’est une victoire pour moi. Et surtout, je sais que je vais enfin pouvoir retrouver la team à ce ravito (pas une assistance mais peu importe, rien que le fait de les voir change tout). Ça fait quand même 8h45 depuis l’assistance de Courmayeur.

 

Les derniers kms sont plats au bord de la rivière, je vois assez bien à quoi ça ressemble car c’est là qu’on avait retrouvé Arnaud y’a 2 ans pour sa CCC, et à ce moment-là, je me trouve un compagnon d’aventure pour cette marche rapide, on papote. Il m’explique avoir fait la reco' y’a quelques semaines, me donne quelques tuyaux, et surtout il me dit que les barrières horaires vont commencer à s’éloigner. C’est assez conforme à l’idée que je me faisais. Il reste encore 60 kms, mais je sais que ça va le faire. Ça prendra le temps que ca prendra, mais rien ne peut plus m’arrêter. A ce moment-là, Lisa apparait, bien en amont du ravito, et on va finir les 500 derniers mètres ensemble, ça fait un bien fou 😊 En ce qui concerne la barrière, on arrive avec 2h d’avance, ca confirme l’impression.

 

Je vais m’arrêter 15 min pour le petit rituel (bouillon / coca / eau / toilettes), petit papotage avec la team qui a l’air de bien aller également, je me rhabille parce qu’avec la fatigue, même si on monte maintenant moins haut (2000m pas plus), je crains d’avoir froid et c’est reparti pour la 2ème nuit avec la frontale.

 

Longue descente de 10 kms puis montée de 5 kms / 500m D+ pour rejoindre l’assistance suivante à Champex. Ce qui est bien, c’est que je sais maintenant que je vais voir la team tous les 15 kms grosso modo. Soit 3-4 h en fonction des portions. Ça change tout dans l’approche, on se sent moins seul et c’est beaucoup plus morcelé ! Cette portion est assez facile. Steph m’avait indiqué qu’il avait trouvé la montée interminable, mais moi elle me rappelle ma dernière montée sur le Nice by UTMB où on cheminait dans la forêt jusqu’à arriver sur un plateau avec des maisons, donc ça passe plutôt bien. Ce qui est confirmé avec le chrono, 4,5 km/h sur ce tronçon.

 

En arrivant, je dis à Arnaud d’essayer de faire rentrer Lisa sur l’assistance, et il y arrive, on sera donc 3 cette fois (avec Steph qui fait le clown de l’autre côté de la tente et prend des photos 😊). Comme les pâtes sont super bien passées à Courmayeur, je dis à Arnaud de tenter encore une fois. Sauf que là, c’est indescriptible, mais c’est surtout inbouffable. On va donc se contenter de bouillon et coca. Je sais plus si c’est sur ce tronçon, ou le précédent, mais cette fois, j’arrive à réavaler des Pom'potes, ca fait plaisir. Par contre, le reste c’est mort, alors on en profiter pour alléger le sac au maximum (camelback, barres de céréales, Go pro vu qu’il fait nuit, etc.), et je sens de suite la différence au niveau des épaules pour la fin de la course. Je profite du ravito pour me changer le bas cette fois, mais on touche toujours pas aux chaussettes / chaussures, je sens que ça se passe bien, ne pas rompre un équilibre précaire ! Pour le haut, le maillot manche courte BSC + 2ème couche coupe-vent fait le taf, alors autant ne rien changer.

 

Grosse pause de 45 min pour encore une fois bien se reposer (ne pas oublier que l’assistance d’avant, c’était Courmayeur, 46 kms plus tôt). Et c’est reparti, j’avais 2h35 d’avance sur la barrière à l’entrée, je repars avec 1h50, un bon matelas. Plus que 3 montées, et on sera au bout. Alors sur le papier, c’est ça. Les montées paraissent plus petites, on va moins haut. Sauf que quand on est dessus, c’est pas la même ! On a 10 kms jusqu’au sommet, sachant qu’en repartant de Champex on a 5/6 kms de plat, donc 4 kms de montée pour ... Je vous le donne en mille ... 800m D+. Ratio un peu violent à ce moment de la course. Bon, mine de rien, je suis pas si mal que ça à ce moment-là, je tiens une moyenne de 3,5 km/h et surtout, je monte mieux que mes camarades autour. Par contre, dans la descente, j’y suis pas, elle m’a apparu interminable, je commence à m’endormir, les 5 kms pour rejoindre Trient m’auront paru une éternité. Ça finit par des tours et des détours et enfin, je reconnais le village, la jolie église rose, j’aperçois la team, y’a plus qu’à se laisser porter jusqu’à l’assistance !

 

Il est 5h, je me dis que le plus dur est passé, le jour va pas tarder à revenir, grave erreur !

Clairement le sommeil se fait sentir. Autant pour le coureur que pour l’assistance. Lisa est là, comme toujours, fidèle au poste, mais elle est pas vraiment là (qui pourrait lui en vouloir !). Cette fois Arnaud ne réussit pas à la faire rentrer alors ça va encore être juste nous 2. Enfin moi assis, et lui qui bosse 😉.

 

Malgré une grosse pause de 40 min, je repars avec plus de 2h d’avance sur la barrière. Ça confirme que sauf catastrophe, ca va le faire. Plus que 2 montées cette fois. Je repars direction Vallorcine, cette fois pour une montée de 5 kms pour « juste » 650m D+. Je vous rassure de suite: après le ravito des Tseppes, il y a encore 150m de D+ pour rejoindre Vallorcine. On va bien les avoir les 800m D+ entre 2 assistances 😉.

 

Je suis reparti bien habillé mais avec le jour revenant, il fait chaud dans la forêt. Je rattrape assez vite Aurore (je l’avais rencontrée un peu avant Arnouvaz, elle avait discuté avec mon collègue ukrainien et moi en nous doublant). Cette fois, c’est elle qui est en galère, elle en a marre des montées ! Je vais essayer de l’attendre. J’en profite pour me remettre en t-shirt. Mais elle avance vraiment pas et me dit de continuer mon chemin. On se recroisera pas mal car autant je monte plus vite qu’elle, autant elle court en descente, donc me redouble systématiquement !! En tout cas, ce genre de petit échange fait un bien fou au milieu de l’effort.

 

Cette fois, ça monte péniblement, ca commence à être vraiment dur. Ça va être le tronçon où j’irai le moins vite. C’est pas totalement illogique non plus. En haut, on arrive à un ravito qui est une espèce d’étable. C’est super joli. Je ne m’arrête pas, j’ai largement assez d’eau sur moi pour rejoindre Vallorcine, maintenant, il n’y a quasiment presque plus que de la descente. Sauf, que là, je vais rentrer dans une dimension parallèle. Le sommeil me tombe fortement dessus. Je lutte, je me dis que c’est presque fini, c’est trop con. Je finis par courir les yeux fermés. Si si, je vous assure c’est possible !! Bref, ça devient du grand n’importe quoi. Je finis par prendre la décision, à contre-cœur je dois avouer, de m’arrêter, me poser sur la pelouse et essayer de dormir un petit peu. Je serai pas le 1er à le faire. Et pas le dernier 😉 Je mets un minuteur à 15 min, trop peur de m’endormir profondément. Au final, je vais fermer les yeux même pas 5 min mais ça va faire du bien. Je reste bien endormi et dois lutter pour pas fermer les yeux mais je reprends mon chemin dans la descente, toujours aussi lent (:3 km/h...!). Ces 7 kms vont durer une éternité !! On arrive au-dessus de Vallorcine, et rebelotte, on fait des tours et des détours, je reconnais rien, je vis un enfer. Enfin, j’aperçois le parking, puis le tunnel où la team m’attend et m’encourage. J’ai même le droit à une blague de très haut niveau, mais le cerveau n’est pas branché. Me voila arrivé comme un zombie dans l’assistance, c’est la dernière, ça commence a sentir bon !!! Toute la team a pu rentrer (en force) cette fois. Je m’assois, je leur dis direct : "je vais dormir, réveillez-moi dans 15 min". Et je me pose comme une m… sur la table !!

 

Bon, y’a beaucoup de bruit, dont des gros relous juste à côté qui font un boucan incroyable («Ah pardon, on avait pas vu que vous vouliez dormir" ..gros c..). Lisa m’explique qu’ils se les trainent depuis quasiment le début et que ce sont des boulets... Je vais quand même réussir à dormir 5 min, et ça va tout changer !! Cette fois, aux grands maux, les grands remèdes. En plus du coca, je demande un café ! et puis fini bouillon, vermicelles etc… Cette fois, ça sera saucissons – fromage !! J’en ai rêvé toute la descente. Peu importe le ventre, il ne reste que 19 kms, donc ça ne peut rien changer ! et c’est trop boooon ! Là, il n’est plus question de barrières horaires. Après une bonne pause de 40 min, je n’ai plus que 1h d’avance, mais il ne reste qu’une montée, donc aucun risque.

 

Je repars remonté à bloc. Après Vallorcine, la montée est en plusieurs étapes. Au total, c’est 12kms jusqu’à la Flégère, le dernier ravito pour 1000m D+. Honnêtement, je les ai pas du tout sentis ces 1000m D+, le corps peut être assez étonnant parfois. D’abord le Col des Montets. Plus un faux plat montant qu’une montée, je l’ai bien observé l’année dernière à la TV, c’est là que Jornet a décroché définitivement Blanchard. Je regarde mon classement sur Livetrail: 1513eme. Et là je me dis : "Allez, 15 places, et tu rentres dans les 1500". Vous allez me dire, 'ça sert à quoi?' à rien... J’avais aussi vu Aurore repartir 10 min avant moi, et je pensais que je pourrais la rattraper dans la montée. Tout ça pour dire, que je repars limite en courant, je me rends compte que je me mets presque dans le rouge, mais ça va super !! Le col arrive super vite, y’a du public pour encourager, c’est vraiment top. Je me demandais si l’assistance serait là, mais non apparemment ils avaient trop faim, partis direct à Chamonix 😊.

 

On traverse la route, et c’est parti pour le 1er col. Parce que oui, cette année, on a été informé dès lundi, qu’il n’y aurait pas la Tête aux Vents mais le parcours de repli qui passe en-dessous. De ce que j’avais pu lire avant, c’est plus technique (cailloux / racines) mais plus progressif. Finalement, c’est exactement ce qu’il me faut. Je suis comme à la maison 😉

 

La montée continue bien, je suis avec un collègue rencontré dans le Col des Montets, on monte à un bon rythme et on double beaucoup. Ce 1er passage avalé, il reste 4 kms jusqu’à La Flégère, et on arrive sur une descente assez raide, avec les fameuses marches / racines dont j’avais entendu parler. Tout le monde est en détresse sur ce passage mais moi je vole littéralement, je me régale !! Complètement dingue ! Autant vous dire que c’est bon pour le moral. C’est là d’ailleurs que je vais doubler Aurore, qui papote (comme depuis le début 😉), ça discute Restonica, c’est plutôt sympa !

 

Après ça, on reprend la montée finale vers La Flégère. C’est un single dans la forêt, toujours agréable. Cette fois, je double Nathalie qui est accompagné de 2 jeunes hommes qui l’accompagnent et encouragent à fond. On sent qu’elle doit avoir une douleur quelque part mais elle avance quand même pas mal. Je finis par rejoindre un groupe de 4/5 hommes. Au début j’essaie de les dépasser mais j’y arrive pas. Et puis finalement, je prends la décision de rester derrière car ils avancent pas mal, et comme je l’ai expliqué, je sais que je suis en surrégime depuis le départ de Vallorcine. Un Italien nous rattrape, je le laisse passer, mais comme moi il va rester derrière le groupe. Comme quoi, on est pas si mal !

 

Et c’est là que quelques minutes après, Nathalie nous rattrape avec sa petite troupe, et alors elle, elle nous dépasse comme une fusée ! voyant ça, je profite de l’occasion (et l’italien aussi) pour passer le groupe, mais je m’aperçois assez vite que je n’arriverai pas à la suivre, elle monte à une allure folle ! Je vais finir cette montée à mon rythme, qui est déjà plutôt pas mal. On commence à apercevoir une remontée mécanique à travers la forêt, mais pour l’avoir aussi vue à la TV l’année dernière, je comprends assez vite que c’est pas La Flégère. Et effectivement, on débouche à découvert, et en tournant la tête, on aperçoit une piste en cailloux, et oui… c’est bien là-haut qu’il faut aller.

 

Là, changement d’ambiance. Il est midi, plein soleil, plus un arbre, il fait une chaleur de malade. Mais bon, on y est presque, je continue de bien avancer. Je vais d’ailleurs rattraper Nathalie au sommet juste en arrivant au ravito. Au final, ce tronçon sera passé à plus de 4 km/h, c’est fou !! Il n’est plus du tout question de sommeil, la machine est remise en route. Je ne m’arrête pas longtemps, juste le temps de boire 2 verres d’eau gazeuse et remplir les flasques car il ne reste que 7 kms, mais il fait vraiment vraiment chaud. Cette fois, quoiqu’il arrive, ca va finir. Les barrières sont derrière moi, plus aucun obstacle avant la ligne d’arrivée de Chamonix.

 

Et c’est donc parti pour le dernier tronçon. Le début de la descente n’est pas très agréable (piste) mais on replonge vite dans la forêt. Au début, c’est assez technique, donc je ne cherche pas à courir mais marcher vite. Je continue de doubler de temps en temps sans trop moi-même me faire dépasser, toujours bon pour le moral. Quand ça devient plus roulant, j’essaie de courir mais j’ai du mal. Alors je prends la décision de rester sur ma marche rapide et garder mes forces pour courir à Chamonix (et j’ai bien fait !!). Je vais dépasser mon collègue ukrainien à 4 kms de l’arrivée. Je l’encourage mais il a du mal. Juste après, Aurore me repasse comme prévu parce qu’elle, elle gambade dans la descente. Les kms descendent petit à petit, mais progressivement, on va être de moins en moins dans la forêt, il recommence vraiment à faire chaud. En plus, je finis avec le maillot des TACs manches longues, pas la meilleure idée du siècle !! C’était pas prévu ainsi, mais un petit changement de maillot de départ à la dernière minute (j’ai été longtemps indécis sur la tenue de départ, court / long) a mis tout le plan par terre !! Bref, on commence à entendre le micro, ça sent bon. Je m’attendais pas du tout à arriver par là ou on est arrivés ('va savoir pourquoi), mais je finis par apercevoir la fameuse passerelle, je me dis que ça doit plus être très long. Je mets un petit moment à reconnaitre où on est, fini par comprendre, et alors oui effectivement, l’arrivée est vraiment proche. J’essaie de courir mais n’y arrive pas vraiment.

 

Sauf que la team m’attend bien en amont, Lisa se met à courir avec moi, il doit rester quelque chose comme 1 km, je ne peux pas ne pas courir. La traversée de la ville est juste fabuleuse, des encouragements et félicitations à gogo, Lisa avec moi, Arnaud et Steph aussi qui font des films et des photos, je profite un max du moment. C’est dur mais il faut tenir : descente de la rue principale, virage à gauche puis à droite, et ça y est, la ligne est là !!! je l’ai fait, ON l’a fait !!! Je tombe dans les bras de ma fille chérie, ce moment est trop bon ! Retrouver la team, l’euphorie et les sourires de l’arrivée, quel bon moment (on passera sous silence l’absence d’Amélie, lâcheuse … 😉) !

 

Après quelques minutes sur la ligne, il est temps d’aller chercher ma veste FINISHER (oui oui je commence par ça, faut dire qu’elle a de la gueule cette année, contrairement à 2021...), puis direction le ravito. La bière d’arrivée me fait super envie mais je vais être raisonnable et commencer par un grand verre d’eau. Il y a des bons sandwichs, je me jette dessus (et il va passer tout seul) et l’envie de la bière va vite revenir, elle aussi elle va descendre très vite 😊

 

Place aux photos, papotage … Juste profiter de ce moment magique ! On voit que la team d’assistance va mieux, comme le coureur !! je regarde alors mon classement : 1404ème. Bah mince alors, j’ai même pas réussi à gagner mes 15 places depuis Vallorcine. Ça se joue à peu. Enfin, c’est ma 1ère réaction. Et puis d’un coup le flash : ah ben non en fait, j’ai gagné + de 100 places, c’était 1500 que je visais à la sortie de Vallorcine, pas 1400 😉 C’est plus cohérent avec mon ressenti ! Encore une fois, classement anecdotique, c’est plus pour l’analyse qu’autre chose. Et je n’avais qu’un seul objectif : FINIR ! Être Finisher UTMB !! Mission accomplie !!

 

Le dernier effort va être de rejoindre le gymnase où il y a les douches (à l’autre bout de Chamonix 😊). C’est à ce moment-là qu’on va croiser une finisheuse "poursuivie" par une licorne au mégaphone. Et là, tout s’aligne dans ma tête. Car cette licorne, je la vois depuis Saint-Gervais, elle est quasiment là partout quand j’arrive à un ravito, nous encourage à fond, une bande très sympa, j’ai plaisanté avec eux je sais plus où. Et en fait la "licorne", ben c est celui qui a fait la montée de La Flégère avec Nathalie (la 'finisheuse'), sauf qu’à ce moment-là, je l’ai pas reconnue du tout (un déguisement de licorne, ça change un homme😉). Et Lisa m’explique que oui, ils les ont aussi vu partout, qu’ils ont des drapeaux de Marseille etc… Comme quoi... C’est marrant aussi de comparer comment on a vécu la course de l’intérieur et comment elle est vécue de l’extérieur. Forcément on voit les mêmes choses mais pas de la même façon.

 

Arrivé à la douche, je m’aperçois que les garçons ne m’ont pas donné le bon sac. Et là je ne me vois pas du tout faire l’aller-retour jusqu’au van. Une dernière fois, je fais appel à mon assistance de luxe, Arnaud va s’occuper de tout encore une fois. La douche va faire un bien fou. Je repars ensuite tranquillement vers le van (à l’autre bout de Chamonix donc), Arnaud me rejoint en chemin, qu’on finit tous les 2 en papotant. Ma super team a tout prévu, le van est en mode dodo, je peux donc m’écrouler direct pour une bonne sieste réparatrice !!! 1h30 c’est court mais faut pas déconner, après l’effort, le réconfort !! Déjà LA bonne bière d’après-course que j’avais prévue de partager avec la team. Et puis surtout THE raclette !!

 

Rassurez-vous, je vais m’arrêter là. La soirée a été top, on a bien (beaucoup) mangé (les serveurs n’attendaient qu’une chose, qu’on parte 😊), bien bu, beaucoup rigolé. Steph a même pu rencontrer son idole et papoter 1h avec lui (on a cru qu’il allait repartir avec Zach). Et ensuite, place à la bonne nuit de sommeil réparatrice.

 

Pour finir, petit bilan.

 

En 1er lieu, sur la course elle-même :

  • En chiffre : 173,5 kms (les chiffres Livetrail me paraissent les plus fiables sur la distance) / 10000 m D+ / 44h30 / 1404ème sur 1757 à l’arrivée / 2693 au départ (soit plus de 900 abandons – 1/3 du peloton).

  • Moyenne de presque 4 km/h. Plutôt agréablement surpris !

  • Si on analyse plus finement la course, j’avais estimé que je mettrais 45h (avec le Grand Col Ferret), donc on est très proche de la réalité ! Je suis toujours resté dans une enveloppe de 1h (en avance ou en retard) par rapport à mes estimations ! Je commence à bien me connaître 😉 Sans surprise, je suis parti plus (trop) vite en prenant rapidement 30/45 min d’avance sur l’estimation. Malgré mon impression d’être en galère dans la montée de la Croix du Bonhomme, finalement, grosso modo j’y ai gardé cette avance jusqu’au ravito des Chapieux. C’est au Col de la Seigne et surtout ensuite la remontée sur l’arête du Mont-Favre (dernière montée avant Courmayeur) où il y a eu un fort ralentissement et j’ai pris 45 min de retard (ça veut dire que j’ai perdu 1h30 en 21,5 kms… mais 1900m D+ tout de même). Que je vais garder jusqu’à La Fouly. A Champex, je suis quasi revenu à mon estimation à 5 min près. Ensuite, c’est assez rigolo : dans les montées, je reperds du temps par rapport à mon estimation, et dans les descentes je reprends du temps (ça correspond exactement à l’inverse de ce que je vous ai écrit plus haut vs les sensations sur le terrain). SAUF, et là c’est pas une surprise dans la descente vers Vallorcine (celle où je me suis endormi) où je perds 15 min par rapport à l’estimation. Ensuite je gagne 30 min pour arriver à La Flégère (je pense que l’absence de la Tête aux Vents explique quasiment tout le gain de temps) et encore 30 min dans la descente vers Chamonix. Je finis mieux que prévu 😊

  • En résumé sur l’analyse : grosso modo, j’ai suivi mes estimations sauf :

    • Le départ plus rapide

    • La montée de l’arête du Mont-Favre (et dans une moindre mesure celle du Col de la Seigne) et la descente vers Vallorcine. On notera que le point commun à ces 2 passages, ce sont les 2 fins de nuit… A méditer…

    • La descente finale plus rapide

    • Pour le coup, tout ça est conforme à mes sensations. Je vous ai écrit que je me suis senti usé par la 1ère nuit, son vent glacial et les montées interminables. Et que je m’endormais vers Vallorcine

  • Le gros point positif, ce sont les pieds. Pas une ampoule, sans changement de chaussures et chaussettes, je gère très bien cet aspect maintenant.

  • Les 2 points négatifs :

    • Le ventre. Ça a commencé par un mal aux abdos (en général, ca m’arrive quand je force trop) et ensuite c’est l’appareil digestif qui s’est bloqué. Est-ce lié à mon départ trop rapide ? je sais pas vraiment répondre. Le fait que ça arrive assez vite me fait penser que oui (j’ai eu aucun problème de ce point de vue sur la Restonica en 70 kms). Mais difficile de le savoir car ça m’était arrivé pareil sur le GRP 120 et Nice 165. Y’a tjs un moment où je peux plus rien avaler... Au final, ça m’a fait perdre du temps à faire ma tournée des toilettes à chaque ravito (peut-être 30 min en cumulé ???), mais quand on voit les temps / allures, on note pas de gros ralentissement, d’anomalies. C’est un "problème" auquel je suis plutôt habitué, et je sais le gérer (vive le bouillon et les vermicelles 😊)

    • Le sommeil. Je crois que c’est le SEUL aspect que j’ai mal géré, mon principal regret. J’avais tellement à l’esprit que j’avais pas du tout dormi pendant les 43h30 de Nice et que je pourrai faire pareil, je me suis auto-persuadé. J’aurais du plus être à l’écoute de mon corps. Déjà à la fin de la Restonica (seulement 17h de course), j’avais envie de dormir. Là, les 1ers signes sont arrivés à la fin de la 1ère nuit. Plutôt que de s’obstiner, j’aurais dû dormir 15 min à Trient. Bon avec des si... Je n’en suis qu’à mon 2eme 100 Miles, mon expérience est somme toute limitée, on apprend de ses erreurs 😉

Plus globalement sur la course :

  • J’avoue que j’ai pas vraiment réalisé la portée de ce que j’ai fait, et ce n’est toujours pas le cas. Mais quand on pense que 1/3 du peloton a abandonné, alors que les conditions météo étaient bonnes, que ce sont censés être des gens à avoir déjà fait des ultra de + de 100 kms pour s’inscrire, ça aide à mettre en perspective. OK je suis dans les derniers à finir, mais je suis FINISHER, merde !!

  • J’ai trouvé la course plus dure que prévu. J’avais fait Nice sur des terrains plus techniques, sous la pluie, quasi presque la même distance, donc j’étais plutôt confiant. Alors effectivement, le terrain n’est pas technique. Mais toutes ces longues montées, c’est très usant. Enfin, moi ça m’a usé !

  • L’ambiance. C’est juste indescriptible tant qu’on l’a pas vécu. Cette foule qui vous porte, tous ces gens qui vous encouragent, c’est une énergie incroyable, des émotions de fou !! et auxquelles on a envie de regoûter …

  • Les paysages. Sublissimes , magnifiques, je ne saurais trouver les mots. On se sent tellement petit à côté de ces montagnes. Les sommets enneigés, les glaciers qui semblent descendre vers vous. J’en ai pris plein les yeux !!!

Passons aux remerciements :

  • Merci Sev (ca c’est fait 😊)

  • Merci à tous les supporters (les TACs bien sûr, mes formidables collègues, mes formidables anciens collègues, mes amis du BSC). C’est incalculable tous les messages que j’ai pu recevoir de partout. Tous les groupes WhatsApp ont explosé. J’en reviens absolument pas ! Je n’ai évidemment pas pu tout lire pendant la course, mais je peux vous dire que ca me touche énormément. Et ça m’a porté pendant les 2 jours !! Je m’excuse pour tous ceux à qui je n’aurais pas répondu, il est fort probable que j’ai eu des ratés

  • Et last but not least, ma team. Que dire. Juste vous êtes géniaux ! Quelle aventure on a vécu tous ensemble. Alors oui le trail est un sport individuel, j’étais seul sur les sentiers. Mais c’est pour moi une véritable aventure collective, une victoire d’équipe, sans vous, je n’y serais jamais arrivé :

    • Ma fille adorée, présente de la 1ère minute (et même bien avant pendant la prépa), jusqu’à la ligne d’arrivée. A toute heure du jour et de la nuit, elle répond présent. M’apporte un soutien et une force énorme pour réussir ce type d’épreuves !

    • Arnaud, mon binôme indéfectible. Avec lui, je suis tranquille, je sais que tout est géré dans les moindres détails. Aux ravitos, j’ai juste à me poser / reposer, il pense à tout , il s’occupe de tout. En plus, attaché de presse, community-manager, il a assuré la com' avec tous. 1000 mercis l’AMI, merci de répondre toujours présent à mes côtés !!

    • Le dernier larron, le petit nouveau de la bande, Steph ! a amené sa bonne humeur, son expérience de l’ultra, ses blagues (bon ça, on aurait pu s’en passer 😉 ! le tunnel, tu peux le mettre où je pense 😊) ! Très complémentaire d’Arnaud et Lisa, tout au long de la course, il a su me coacher, me guider (en me calmant au début, me remotivant au milieu etc…)

    • Bref, une équipe d’assistance 5 étoiles avec qui j’ai passée tout un WE absolument fabuleux, des souvenirs à vie 😊

Et voilà, chers lecteurs, bravo vous êtes arrivés au bout de cette aventure ! J’espère que c’était pas trop long. J’ai essayé d’écrire comme j’avais vécu l’aventure, pas toujours évident à retranscrire. Soyez indulgents ! 😉

 

And next ?? il est trop tôt pour en parler même si plein de petites graines ont germé dans mon esprit ces dernières semaines. En tout cas, vivement 2024 ! A suivre … 😊

 

Fred'

 

 

 

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Commentaires: 7
  • #1

    Vinz (vendredi, 15 septembre 2023 16:58)

    Putain que c'était long à lire !
    Mais vraiment un très beau partage de l'expérience que tu as vécu. On s'y croit carrément !
    Chapeau bas une nouvelle fois pour ta réussite sur cet Ultra de batard !
    Et bravo à ta team de choc.

  • #2

    Le trésorier moyen (samedi, 16 septembre 2023 14:58)

    Je ne sais pas ce qui pour toi Fred aura été le plus long, courir et finir cette course mythique, ou en écrire le compte-rendu!
    Tout d’abord - et encore une fois - je tiens à t’exprimer toutes mes sincères félicitations pour cette course et ton chrono, mais aussi pour tous les efforts fournis dans ta phase de préparation qu’on a pu voir/commenter sur Strava.
    Ensuite, j’imagine qu’au delà de la performance, avoir eu la chance de partager cette épreuve avec ta fille Lisa et ta fidèle assistance, ont dû te faire vivre des moments hyper riches en émotions…
    Puis enfin te dire que tu m’as bien vendu du rêve avec tes «bouillon / coca / eau / toilettes » ;)
    Bravo encore Fred.

  • #3

    Geneviève (dimanche, 17 septembre 2023 16:06)

    J'ai tout lu mais je me suis permise une pause ravito, c'est dû à mon âge avancée. Merci de m'avoir fait voyager une deuxième fois la première c'est quand j'ai suivi la course. Durand ma longue expérience de course à pied.... j'avais noté à maintes reprises ce fait que les filles sont moins puissantes en montées mais en descentes elles récupèrent leur retard, elles sont plus légères et pour la récupération pendant une course de plus de 24h, il faut savoir qu'un quart d'heure d'autohypnose equivaut 3 heures de sommeil, après on fait "ça qu'on peut".....J'espère que tu as bien récupéré et bises aux TAC's.

  • #4

    Stef Le (jardinier) Blond (lundi, 18 septembre 2023 12:40)

    Bon, j'te l'ai déjà dit/écrit Fred', mais encore un énorme BRAVO pour ce que tu as réalisé. Ce n'était pas 'que' 173kms et 44heures, c'est aussi toutes les bornes faites et ces longues heures passées dans les massifs ces dernières années durant, qui ont abouti à ce grandiose passage de ligne à Chamonix, avec ta fille à tes côtés.
    C'était une chance d'y être et d'avoir pu vivre ça à vos côtés. Quel weekend mémorable en effet, durant lequel tu as vraiment fait preuve d'énormément de courage (..ne serait-ce que pour supporter mes blagues à la con..).
    Nous, lecteurs, on a peut-être fait preuve de courage pour être finisher de l'ultra compte-rendu, mais ça valait la peine: superbe récit d'une superbe aventure.
    Merci pour ce grand récap' , et, encore félicitations pour cette belle veste bleu de finisher (..même si 'faut voir ce qui est préférable: le travail dans la propreté ou la jardinerie.. ;-P)

  • #5

    Manu (lundi, 18 septembre 2023 16:33)

    Grandiose le compte rendu, j'ai vécu une deuxième fois la course. Encore félicitations.

  • #6

    Lucho (mardi, 19 septembre 2023 20:07)

    Un peu comme toi je suis parti très fort sur ce compte rendu, enthousiasme garanti des les premières phrases, j y étais puis la nuit est arrivée et pan coup de barre, je fonce à la cuisine coca et reprise de la lecture. Il fait encore chaud dans le salon, mais je garde le rythme et je zappe les infos. Je file sur cette aventure. J avoue qu avec la nuit, j hedite à sortir les cacahuètes et la bière mais non, je sais que les matchs de rugby à venir vont être durs, alors je poursuis sans m arrêter. Je passe ta nuit et le froid ça j avoue que je crains. Puis j accélère ton récit m emmène au delà des montagnes et les photos sont magnifiques. Je finis ton récit en resentant ta fierté et ton émotion avec ta fille et tes amis. Magnifique et merci d avoir partagé ton aventure ça donne envie. Énorme bravo.

  • #7

    Thomas (samedi, 07 octobre 2023 21:33)

    Ok Fred, je suis hors barrière horaire, moi, plus d’un mois après ton super recap que je viens enfin de lire (du début à la fin, si si). Mais je voulais quand même te redire un grand bravo pour cette magnifique victoire en équipe si bien préparée et exécutée sans fausse note. Chapeau champion !